Dans une récente entrevue accordée au journal français Jeune Afrique le 25 mars dernier, le président rwandais Paul Kagame a levé le voile sur ses préoccupations vis-à-vis des agissements de son homologue de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. Accusé de manipuler non seulement des leaders individuels, mais également des pays entiers et désormais des régions, Tshisekedi semble, aux yeux de Kagame, semer le trouble et alimenter des tensions inutiles.
Kagame, soulignant l’importance d’un dialogue constructif pour contrer les tentatives de Tshisekedi d’imposer unilatéralement ses termes, a critiqué la démarche du président congolais consistant à définir des préconditions à toute rencontre. Cette approche, selon lui, entrave toute progression vers la paix et souligne la nécessité d’entamer des pourparlers authentiques sans ultimatums préétablis.
La posture du Rwanda face aux préalables pour le dialogue traduit un engagement à résoudre les conflits par des moyens diplomatiques, loin de toute exigence susceptible d’exacerber les tensions. L’accent mis par Kagame sur l’importance du dialogue renforce le rôle du Rwanda en tant que médiateur régional et partisan de la résolution pacifique des conflits.
Répondant aux allégations sur la présence de troupes rwandaises dans l’est du Congo, Kagame a catégoriquement réfuté ces accusations, questionnant les motivations derrière de telles affirmations. Il s’est interrogé sur les raisons qui pousseraient le Rwanda à intervenir sans justifications légitimes, tout en mettant en lumière l’aspect humanitaire du conflit et le sort des réfugiés fuyant la violence en RDC.
Par ailleurs, Kagame a critiqué la nature fragmentée des processus de paix actuels et a plaidé pour une meilleure coordination et alignement des efforts régionaux pour aborder de manière efficace les problématiques sous-jacentes alimentant le conflit. La nécessité d’adopter une approche globale pour résoudre les conflits reflète la reconnaissance, par le Rwanda, des dynamiques complexes à l’œuvre en RDC et la volonté de mettre en place des stratégies multifacettes pour parvenir à une paix durable.
Face aux propos provocateurs de Tshisekedi, Kagame a insisté sur la gravité des menaces et la nécessité de rester vigilant. Cette réaction souligne l’engagement du Rwanda à maintenir la sécurité nationale et la stabilité, face aux défis extérieurs.
Kagame a également abordé les relations dégradées avec le Burundi, exprimant ses inquiétudes quant aux rapports de renseignement suggérant des mouvements de troupes burundaises en soutien au gouvernement congolais. Il a mis en garde contre une possible escalade des tensions et a critiqué la politique primitive basée sur l’ethnicité, exhortant à une gouvernance inclusive et la résolution des causes profondes des conflits dans les pays voisins.
Enfin, Kagame a sonné l’alarme sur la menace existentielle posée par la crise dans l’est de la RDC, causée par la propagation des discours de haine et des idéologies. Il a insisté sur la nécessité d’efforts internationaux concertés pour promouvoir la paix, la stabilité et la réconciliation dans la région, soulignant les risques que les tensions ethniques dégénèrent en violences et instabilités généralisées.
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