Médecins Sans Frontières (MSF) lance un appel urgent à la communauté internationale et aux autorités pour intensifier leurs efforts face à la catastrophe humanitaire en cours au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). Depuis un an, près d’un million de personnes ont été déplacées en raison des combats entre les forces gouvernementales et le groupe armé M23. Cette situation a entraîné une grave crise humanitaire et sanitaire pour les personnes déplacées et les communautés isolées par les affrontements.
Les conditions sanitaires se sont considérablement détériorées, avec une augmentation des cas de rougeole et de choléra dans les camps de déplacés. Raphaël Piret, représentant de MSF en RDC, explique que les équipes de l’organisation sont débordées et appelle tous les acteurs à renforcer l’aide aux personnes déplacées. Les besoins sont immenses et la réponse actuelle est largement insuffisante dans une région qui compte 2,5 millions de déplacés.
Des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer et leur village, s’entassant dans des abris de fortune autour de Goma. Les écoles et les églises offrent un refuge précaire à de nombreuses familles, mais les distributions de nourriture sont rares. Les camps de déplacés, surpeuplés et insalubres, favorisent la propagation des maladies. À Bulengo, un campement informel situé à l’ouest de Goma, il n’y a qu’une latrine pour près de 500 personnes, soit dix fois moins que les normes d’urgence humanitaire.
Les équipes de MSF fournissent une assistance médicale gratuite, de l’eau potable, des douches et des latrines aux déplacés vivant dans des camps informels aux abords de Goma. Cependant, la situation est également préoccupante dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Lubero, où l’accès aux soins est limité et les structures médicales manquent de médicaments.
La hausse des prix et la détérioration des conditions de vie ont également entraîné une augmentation de la malnutrition. Selon les Nations unies, plus d’un tiers des habitants du Nord-Kivu, soit 3 millions de personnes, sont à risque d’insécurité alimentaire.
Dans ce contexte dramatique, MSF appelle à une mobilisation accrue et à une réponse rapide et flexible de la part de la communauté internationale et des autorités, afin de soulager les souffrances des populations touchées par cette crise humanitaire et sanitaire sans précédent.