ABUJA – Lors de sa visite en Afrique pour consolider les relations bilatérales, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a présenté mardi les États-Unis comme un partenaire de sécurité préférable pour l’Afrique, en opposition à la présence mercenaire russe de Wagner, qu’il accuse d’exploiter les nations du Sahel en proie à des conflits et des coups d’État.
Antony Blinken, qui s’est exprimé à Abuja, la capitale du Nigeria, a affirmé que les États-Unis continueront de soutenir le Nigeria et d’autres partenaires régionaux dans leurs efforts pour aider à stabiliser le Sahel, une région transformée en un foyer mondial de terreur par des groupes extrémistes islamistes et secouée par une série récente de coups d’État.
« Nous espérons que cela fera une différence pour rétablir l’ordre constitutionnel et soutenir un partenaire clé dans la recherche de sécurité dans la région », a déclaré Blinken, en évoquant en particulier le Niger, où un coup d’État a menacé les années de soutien des nations occidentales et européennes.
Avant que le président élu du Niger, Mohamed Bazoum, ne soit renversé par ses soldats d’élite en juillet, le pays jouait un rôle crucial dans l’activité antiterroriste des États-Unis dans le Sahel et était considéré comme l’une des dernières nations démocratiques de la région à s’associer pour contrer les violences djihadistes liées à Al-Qaida et au groupe État islamique.
Cependant, confronté à des sanctions de la part de ses voisins, de l’Occident et de l’Europe, le nouveau junta du Niger a rompu ses liens militaires avec les nations européennes et s’est tourné vers la Russie pour un partenariat sécuritaire. Les pays voisins, le Burkina Faso et le Mali, qui ont également connu deux coups d’État depuis 2020, ont pris des mesures similaires.
Wagner, actif dans certaines parties de l’Afrique, y compris au Mali, a également été l’une des premières sources d’aide vers laquelle les dirigeants militaires du Niger se sont tournés après le coup d’État.
Dans ces pays africains où Wagner offre un soutien sécuritaire, « nous avons constaté que le problème de l’insécurité s’est manifestement aggravé », a déclaré Blinken.
« Vous voyez l’exploitation des populations et des ressources par Wagner… Cela dit, il est important que nous ayons travaillé pour soutenir nos partenaires qui tentent de trouver des moyens efficaces de lutter contre l’insécurité », a-t-il ajouté.
Blinken a souligné qu’un aspect clé du soutien américain au Nigeria et au reste du Sahel est de renforcer les capacités de leurs forces de sécurité en termes d’équipement et de technologie, de partage de renseignements et de soutien technique.
« Il s’agit d’avoir une approche globale qui se concentre véritablement sur la sécurité des citoyens, en travaillant en partenariat avec les communautés locales, en démontrant que les forces de sécurité sont là, avant tout, pour les protéger et pour soutenir leurs besoins », a-t-il ajouté.
À une époque où certains observateurs estiment que les questions concernant l’Afrique semblent avoir été reléguées au second plan sous l’administration du président Joe Biden, un tel voyage de Blinken représente une opportunité de « faire avancer les partenariats dans le renforcement des institutions démocratiques » sur le continent, selon Oge Onubogu, directrice du Programme Afrique au sein du think tank américain Wilson Center.
Au-delà du soutien aux efforts régionaux visant à renverser les récents coups d’État, Onubogu a déclaré que l’Amérique doit également aider à aborder les causes profondes des prises de pouvoir militaires, perçues par certains citoyens comme « une opportunité de transition vers quelque chose de mieux ».
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