Dans le contexte tumultueux du Nord-Kivu, le groupe rebelle M23, soutenu ouvertement par le Rwanda selon plusieurs rapports, vient de franchir une nouvelle étape dans l’escalade des tensions en République Démocratique du Congo. Avec audace et défiance, le M23 a procédé, le mardi 23 janvier 2024, à la mise en place d’une structure administrative autonome au sein du territoire de Rutshuru, une démarche qui heurte de plein fouet les résolutions adoptées dans le cadre des pourparlers de paix de Luanda et de Nairobi.
L’annonce officielle, émise par la plume de Bertrand Bisimwa, président de la rébellion, consacre Prince Mpabuka à la tête de l’administration de Rutshuru, assisté par Salomon Bolingo. Une organisation démiurgique des pouvoirs locaux qui étend son emprise jusque dans la ville stratégique de Bunagana, désormais sous la coupe réglée de Désiré Kanyamarere, et s’infiltre dans les administrations locales de Kiwanja et Rubare, confiées respectivement à Julien Katembo et Célestin Maguru.
La transformation des comités paix et sécurité en comités locaux de développement sous l’égide de cette nouvelle administration soulève de vives inquiétudes quant à la gouvernance territoriale et la souveraineté nationale dans ces zones prétendument « libérées ». La justification des rebelles, qui allègue la nécessité d’assurer la continuité des services publics dans les secteurs sous leur contrôle, ne saurait occulter les implications sérieuses de ce coup de force.
Face à cette initiative unilatérale, le gouvernement central, basé à Kinshasa, maintient pour l’instant le silence, bien qu’il ait récemment affirmé que des mesures substantielles étaient en cours, avec le précieux concours de la force de la SADC, pour reprendre possession des territoires captifs.
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