L’Afrique saisit les projecteurs économiques mondiaux en 2024, propulsée au rang de deuxième région à la croissance la plus rapide au monde, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), avec une progression estimée à 4 %. Toutefois, à l’instar d’une pièce de théâtre où les apparences sont trompeuses, derrière cette performance se cache une réalité plus sombre, teintée de conflits, de coups d’État militaires et d’impacts perpétués par des conflits internationaux tels que la guerre en Ukraine.
Le continent, encore meurtri par une convalescence lente après la pandémie de COVID-19, fait face à une suite de revers, entre chocs climatiques, insécurité alimentaire croissante et instabilité politique. Accentués par une croissance mondiale anémique et des taux d’intérêt en hausse, ces turmoils économiques ont précipité environ 55 millions d’individus dans la pauvreté depuis 2020, faisant reculer de plus de deux décennies les avancées en matière de réduction de la misère.
Malgré ce tableau peu reluisant, certains pays et régions continentales surnagent et font montre de dynamisme. L’Afrique du Sud est en bonne voie pour dépasser le Nigeria et l’Égypte en tant que première économie africaine d’ici la fin de l’année, tandis que l’Afrique de l’Est continue de se démarquer, profitant d’une localisation stratégique, d’une infrastructure physique et humaine solide et de politiques favorables à une croissance soutenue.
La dette des nations africaines sera au coeur des préoccupations en 2024. Les taux d’intérêt élevés, couplés à un dollar robuste, compliquent le remboursement des dettes libellées en monnaie américaine, provoquant une situation de crise endettée dans de nombreux pays. En tête, la Zambie et le Ghana, déjà en défaut de paiement, rejoints récemment par l’Éthiopie.
Cependant, une lueur d’espoir se profile avec la montée en puissance du système panafricain de paiement et de règlement, une initiative prometteuse portée par l’Afreximbank et ancrée au Kenya, permettant aux nations africaines de commercer entre elles en utilisant leurs propres devises.
La région d’Afrique centrale, et plus précisément la République Démocratique du Congo, retient l’attention des puissances mondiales, focalisées sur l’exploitation de minéraux stratégiques et essentiels aux technologies modernes. Le corridor de Lobito en Angola, projet ferroviaire soutenu par les États-Unis et l’Union européenne, entre en sa première année complète d’opération, reliant directement les riches gisements miniers de la RDC et de la Zambie à l’océan Atlantique.
Sur le plan sécuritaire, l’Afrique sub-saharienne a regretté, en 2023, une part alarmante de 48 % des décès mondiaux dus au terrorisme. Les conflits se sont enracinés et répandus, de la région sahélienne à l’Afrique australe, menaçant la stabilité même de régions jusqu’ici épargnées. Le spectre des coups d’État militaires plane toujours, et la fragilité de la règle constitutionnelle est mise à rude épreuve, situation incarnée par l’inquiétante instabilité d’États tels que le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
L’année 2024 est également une année record en termes d’élections sur le continent africain avec pas moins de 17 scrutins nationaux, présidentiels ou législatifs. Ces processus électoraux, scrutés de près par la communauté internationale, seront des indicateurs clés de la maturité démocratique et de la volonté d’alternance politique dans des pays comme le Mozambique et l’Afrique du Sud.
L’engagement international avec l’Afrique s’intensifie, avec une cascade de sommets et de coopérations multilatérales. Que ce soit sous l’égide de l’Inde avec le G20, ou dans le cadre d’accords émergents comme ceux entre le Brésil et l’Afrique, les états africains saisissent l’occasion de multiplier et de diversifier leurs alliances stratégiques.
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