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Haut-Katanga: Le danger silencieux caché dans la mine de Shinkolobwe

Localisée dans la province du Haut-Katanga en République Démocratique du Congo, la mine de Shinkolobwe, regrettablement réputée pour avoir alimenté le Projet Manhattan américain avec du matériel fissile, reste un talon d’Achille. Malgré son abandon par les Américains dans les années 1960 et la tentative de fermeture par l’Union Minière belge, les opérations minières illicites persistent, mettant en évidence la vulnérabilité nucléaire du pays.

La mine, dont une grande partie du minerai servit dans la réalisation des bombes atomiques de Hiroshima et Nagasaki, est putativement scellée depuis l’Indépendance de la RDC en 1960. Néanmoins, la pauvreté et le manque d’alternatives économiques dans la région ont poussé de nombreux citoyens vers l’exploitation minière artisanale, malgré les conditions dangereuses et les risques sanitaires associés.

En 2004, une terrible catastrophe a secoué la mine de Shinkolobwe lorsque l’un de ses anciens puits s’est effondré, réclamant huit vies et en blessant treize autres. Et bien que la mine fut officiellement fermée par décret présidentiel, l’exploitation illégale a continué dans la région.

Des signes inquiétants de trafic de matériaux radioactifs emergent. Un rapport du comité de sanctions de la RDC en 2006 a révélé que la « contrebande de matériaux radioactifs […] sont beaucoup plus fréquentes qu’on ne le supposait auparavant ». Le rapport fait état de la confiscation de plus de 50 conteneurs contenant de l’uranium ou du césium à Kinshasa et des environs, ainsi que de la sécurisation de 100 kilogrammes de minerai d’uranium.

En 2017, un documentaire français a soulevé des alarmes considérables en suggérant que des fonctionnaires du gouvernement étaient impliqués dans la contrebande de l’uranium de Shinkolobwe. Ces allégations, qui pointent un manquement significatif en termes de sécurité autour de la mine, restent toutefois à confirmer par des tiers.

En 2019, le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula, a lancé un projet visant à améliorer la sécurité de la mine de Shinkolobwe, incluant la création d’un périmètre à double tranchée et des postes de contrôle dans la zone plus large. Malheureusement, ces mesures peinent à offrir la garantie attendue; en effet, des techniques de renseignement open-source dessinent un tableau inquiétant.

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