Un proche allié de Vladimir Poutine propose une solution pour les Russes dont les projets de voyage ont été contrecarrés par les restrictions dues à l’invasion totale de l’Ukraine par Moscou : aller en Afrique.
Dmitry Medvedev, qui fut président entre 2008 et 2012 et est aujourd’hui vice-président du Conseil de la Fédération de Russie, a tenu ces propos lors d’un forum à Moscou où il a déclaré que les liens de plus en plus étroits de son pays avec le continent africain en font une destination de vacances idéale.
En septembre 2022, l’Union européenne a suspendu l’accord de facilitation des visas avec la Russie, restreignant, sans toutefois interdire, l’entrée des citoyens russes en Europe.
L’Estonie, voisine de la Russie, a même interdit aux Russes qui possèdent des visas Schengen délivrés par l’Estonie d’entrer dans le pays, tandis qu’il demeure probable que d’autres pays européens emboîtent le pas.
Cependant, Medvedev a déclaré que les touristes russes devraient simplement envisager des destinations de vacances plus lointaines. « Vous parliez justement des Européens qui, à vrai dire, ne sont pas vraiment désireux de nous voir en ce moment », a-t-il répondu à la question d’un membre de l’auditoire lors de la plateforme de discussion « L’avenir de la Russie ». « Nous pourrions partir en Afrique pour les vacances entre autres lieux. Naturellement, voyager à travers la Russie mais aussi aller en Afrique. Ils savent comment nous y accueillir chaleureusement. »
« C’est absolument vrai. Je peux le confirmer par les souvenirs que j’en ai », a-t-il ajouté dans la vidéo partagée par Anton Gerashchenko, conseiller aux affaires intérieures ukrainien.
« Au fil de la guerre en Ukraine, Poutine a défendu un pivotement loin d’un ordre mondial dirigé par l’Occident vers un ordre où le soi-disant Sud global prendrait plus d’importance. C’est le message qu’il a véhiculé lors du sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en juillet à Saint-Pétersbourg.
Cependant, le sommet a été marqué par le faible nombre de dirigeants présents, avec seulement 17 chefs d’État africains sur 54, soit moins de la moitié des 43 dirigeants ayant assisté au premier sommet Russie-Afrique en 2019.
Une des raisons serait la décision de Poutine de se retirer de l’accord sur le grain de la mer Noire qui permettait à l’Ukraine d’exporter en toute sécurité depuis une zone de guerre vers l’Afrique, très dépendante de cette denrée. Le Kenya l’a qualifié de « coup de poignard » dans le dos tandis que l’Égypte, traditionnellement une alliée de Moscou, a également condamné le geste. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, a appelé à la relance de l’accord.
En outre, lors de l’événement de mercredi à Moscou, Medvedev a critiqué les colonisateurs de l’Afrique qui sont « furieux » que la Russie a renforcé ses liens avec le continent.
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