C’est un revirement surprenant dans la saga entre le gouverneur déchu Patrick Mathias Kabeya et la gouverneure intérimaire Julie Kalenga au Kasaï-Oriental. En effet, la Cour d’Appel du Kasaï-Oriental a statué en faveur de Mathias Kabeya en suspendant l’ordre de déguerpissement de 72 heures émis par la gouverneure intérimaire à son encontre.

La résidence officielle du gouverneur, qui est au centre de l’impasse actuelle, reste donc, pour l’instant, sous le contrôle de Mathias Kabeya jusqu’à la décision finale du tribunal.

Cette décision de la Cour d’Appel se fonde sur l’article 9 de la constitution. En dépit de l’accusation qui pèse sur lui, Mathias Kabeya bénéficie toujours de la présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire. Par conséquent, tout déploiement de forces pour l’expulsion de la résidence officielle aurait été illégal et potentiellement susceptible de paraître préjudiciable.

Le gouverneur Mathias Kabeya est accusé par les députés provinciaux de « détournement et de gestion opaque de la res publica ». Un état de choses qui avait conduit à sa mise en demeure par la gouverneure intérimaire.

Il est clair qu’avec la suspension du mandat de mise en demeure, le litige entre l’actuelle gouverneure et l’ancien gouverneur est loin d’être terminé. Bien que la Cour d’Appel ait tranché en faveur de Kabeya en ce qui concerne la suspension, il lui reviendra de prouver son innocence lors du procès.

Cette ordonnance est un nouvel épisode dans la lutte pour le contrôle de la province, illustrant parfaitement les complexités de la politique congolaise où le passé et le présent se mêlent souvent, créant ainsi des situations délicates et parfois tendues.
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