Une campagne de mobilisation inédite a été lancée ce lundi 28 avril à Beni, dans la province du Nord-Kivu. Guy Kibira, coordonnateur provincial de la jeunesse, a sensibilisé plus de 400 jeunes à l’adhésion à la Réserve armée de défense (RAD). Cette initiative, présentée comme une réponse aux menaces sécuritaires persistantes dans l’est de la République Démocratique du Congo, vise à structurer les capacités de résilience locales.
« C’est bien de défendre la patrie, mais il faut savoir comment bien le faire », a martelé Guy Kibira lors de son discours. Ce plaidoyer s’inscrit dans un contexte où des groupes armés continuent de semer l’insécurité dans la région. Le responsable a mis en garde contre les actions « contre-productives » de certains jeunes mal informés, appelant à une formation encadrée par les institutions de défense.
La campagne dépasse le cadre masculin : les femmes sont explicitement invitées à intégrer la police ou l’armée nationale. Une approche inclusive saluée par plusieurs observateurs, mais qui soulève des questions sur les moyens alloués à ces futures recrues. Une rémunération post-formation a été promise, sans précision sur les montants ou les mécanismes de versement.
Les leaders communautaires, religieux et politiques ont reçu une mission claire : mobiliser massivement la jeunesse. « En cas de menace sérieuse, nous devons pouvoir compter sur des citoyens déjà formés », a argumenté le coordonnateur. Un argument économique autant que stratégique, visant à éviter des dépenses imprévues en situation de crise.
Cette démarche intervient alors que le Nord-Kivu reste éprouvé par des décennies de conflits. La RAD, créée en 2023 pour appuyer les forces régulières, peut-elle réellement inverser la donne sécuritaire ? Les prochains mois permettront d’évaluer l’impact concret de cette vague d’enrôlements sur le terrain.
Les défis sont multiples : coordination avec l’armée nationale, équipements adaptés, maintien de la motivation des réservistes. Les autorités provinciales misent sur un effet domino, espérant que ces 400 jeunes formeront à leur tour d’autres volontaires. Une stratégie de dissuasion qui rappelle certaines initiatives passées, avec des résultats mitigés.
Sur le plan national, cette opération relance le débat sur la place des forces de réserve dans l’architecture sécuritaire congolaise. Le gouvernement central suivra-t-il cet exemple dans d’autres régions à risque ? La question reste ouverte alors que les actualités RDC continuent d’être dominées par les crises à l’Est.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net