La vulnérabilité du réseau électrique de Bandundu, dans la province du Kwilu en République Démocratique du Congo, suscite l’inquiétude. Le poste haute tension de Tobakita, situé sur la RN17 et vital pour l’alimentation énergétique de la région, a été ciblé par des actes de sabotage attribués aux miliciens Mobondo. Une situation qui menace de replonger des milliers de ménages et d’entreprises dans le noir.
Lors d’une réunion cruciale samedi 26 avril, le directeur provincial de la SNEL Grand Bandundu, Prospère Bakuku Wanza, a interpellé les autorités devant le gouverneur ad interim Félicien Kiway et le président de l’Assemblée provinciale, Serge Maseka. Son message est clair : sécuriser d’urgence les infrastructures électriques pour éviter un scénario catastrophe.
Le 9 avril 2025, un déclenchement du disjoncteur 220 kV au poste de Bandundu avait déjà privé la ville d’électricité pendant six jours. Les enquêtes techniques ont révélé l’ampleur des dégâts : des câbles sectionnés, des batteries volées et des équipements électromécaniques délibérément détruits. « Ces actes ont été commis par des individus armés identifiés comme appartenant aux Mobondo », a affirmé Bakuku, soulignant la méthodicité du sabotage.
Si les équipes de la SNEL ont réussi un rétablissement provisoire, le danger persiste. Le poste de Tobakita, dépourvu de protection militaire ou policière, reste une cible facile. « Sans mesures immédiates, la prochaine attaque pourrait entraîner une panne généralisée bien plus longue », a averti le directeur. Une hypothèse qui impacterait non seulement les ménages, mais aussi les hôpitaux, les écoles et l’activité économique déjà fragile de la région.
Pourquoi ce poste stratégique est-il laissé sans surveillance malgré les alertes répétées ? Les autorités provinciales, par la voix du Comité de sécurité, ont promis une « réaction rapide ». Pourtant, aucun déploiement concret n’a encore été observé sur le terrain. Cette inertie questionne alors que les actualités RDC rapportent régulièrement l’expansion des activités des groupes armés dans le Kwilu.
Au-delà de l’urgence sécuritaire, cet incident relance le débat sur la modernisation des infrastructures énergétiques en RDC. Le réseau Ouest, dont dépend Bandundu, souffre de vétusté et de sous-investissements chroniques. Une situation qui transforme chaque acte de sabotage en crise majeure, faute de systèmes de secours opérationnels.
Alors que les nouvelles congolaises font état de tensions croissantes dans la région, la population de Bandundu retient son souffle. Les prochains jours diront si les promesses des autorités se traduiront en actes. Ou si, comme trop souvent dans les actualités régionales RDC, l’urgence cèdera la place à l’improvisation lorsque la catastrophe surviendra.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net