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Sud-Kivu : 250 magistrats bloqués depuis 2 ans, un scandale éclabousse la justice congolaise

Plus de 250 lauréats du concours d’entrée à la magistrature en République Démocratique du Congo (RDC) patientent depuis deux ans pour leur nomination officielle dans la province du Sud-Kivu. Une attente jugée intolérable par ces candidats, qui ont exprimé leur frustration dimanche 27 avril sur les ondes de Radio Okapi, média de référence pour les Actualités RDC. Intégrés parmi les 883 magistrats réservistes issus du processus de 2022, ils affirment leur volonté de servir l’État congolais « sur tous les terrains où le gouvernement décidera de les déployer ».

Leur situation s’est complexifiée suite à l’ordonnance présidentielle du 1er avril 2024, excluant leur nomination malgré un contrôle conjoint avec les lauréats de la promotion 2024. Safi Bénédicte, porte-parole du collectif, a détaillé ce paradoxe administratif : « Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avait engagé les vérifications d’usage pour toutes les promotions. Pourquoi une partie des candidats validés se retrouvent-ils marginalisés ? » Interrogation qui renvoie aux zones d’ombre entourant les récentes nominations.

La colère des concernés s’enracine dans des irrégularités présumées. Deux semaines avant leur intervention médiatique, le collectif avait dénoncé l’inclusion de 200 magistrats ne répondant pas aux critères du concours de 2022. Des allégations troublantes pointent des pratiques de corruption et un contournement des procédures légales. « Certains nommés n’ont pas atteint le score plancher requis », insiste un membre du groupe sous couvert d’anonymat. Ces dysfonctionments présumés interrogent la transparence des Enquêtes RDC liées aux nominations publiques.

Au-delà des questions éthiques, un enjeu juridique crucial se profile. Les réservistes soulignent que leur statut, encadré par la loi congolaise, deviendra caduc le 22 novembre 2025. Passé ce délai, leur recours en intégration pourrait être irrecevable, les privant définitivement de leur droit à exercer. Une course contre la montre s’engage donc pour obtenir réparation avant l’échéance.

Le CSM, garant de l’indépendance judiciaire en République Démocratique du Congo, n’a pas encore réagi officiellement à ces accusations. Les requêtes du collectif appellent à une rectification immédiate de l’ordonnance présidentielle et à l’organisation d’une formation unifiée avec la promotion 2024. Cette demande vise à éviter un traitement discriminatoire entre des lauréats pourtant soumis aux mêmes épreuves.

Quelles implications cette crise pourrait-elle avoir sur le système judiciaire congolais ? Certains observateurs redoutent un affaiblissement de la crédibilité des institutions si ces allégations ne sont pas investiguées. D’autres y voient l’occasion de renforcer les mécanismes de contrôle des nominations publiques, un dossier sensible dans l’Actualité politique RDC.

La balle est désormais dans le camp des autorités compétentes. Le président du CSM et le chef de l’État sont interpellés pour débloquer une situation qui mine la confiance envers la magistrature. Les prochains jours s’annoncent déterminants pour ces centaines de diplômés, symboles malgré eux des défis persistants dans la modernisation de l’appareil judiciaire congolais.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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