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Ituri exclue des réparations pour crimes ougandais : l’UNADI monte au créneau contre une « injustice historique »

L’Union des associations culturelles pour le développement de l’Ituri (UNADI) a vivement dénoncé, ce dimanche 27 avril à Bunia, ce qu’elle qualifie d’« exclusion inéquitable » de la province de l’Ituri du mécanisme d’indemnisation des victimes des exactions ougandaises en République Démocratique du Congo. Cette position intervient alors que le Fonds spécial pour la réparation et l’indemnisation des victimes (FRIVAO) a récemment initié des opérations dans la province voisine de la Tshopo, suscitant incompréhension et colère chez les acteurs locaux.

Lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale provinciale, Michel Meta, président de l’UNADI, a exigé une « correction immédiate » de cette situation. Ses propos s’appuient sur l’arrêt historique de la Cour internationale de justice du 9 février 2022, confirmant la responsabilité de l’Ouganda dans les crimes commis en Ituri entre 1998 et 2003. « Comment justifier cette exclusion alors que notre province porte encore les stigmates les plus visibles de cette occupation illégale ? », a-t-il interrogé, exigeant l’application stricte du décret n°19/20 du 13 décembre 2019.

Le coordonnateur intérimaire du FRIVAO, Chançard Bolukola, a cependant tempéré ces accusations lors d’un échange téléphonique avec notre rédaction. « Aucune décision d’exclusion n’a été actée », a-t-il assuré, précisant que des « consultations techniques » étaient en cours pour étendre les opérations à l’Ituri. Des déclarations qui contrastent avec l’urgence exprimée par les organisations locales, alors que plus de 1 000 victimes ont déjà été indemnisées en Tshopo selon des enquêtes RDC récentes.

Cette polémique relance le débat sur l’équité dans la gestion des réparations issues de l’arrêt de la CIJ. Le décret fondateur du FRIVAO prévoit pourtant en ses articles 3 et 4 une prise en charge « sans discrimination régionale » des victimes identifiées. Les observateurs pointent néanmoins des lacunes opérationnelles : absence de bureau local du Fonds en Ituri, retard dans l’enregistrement des dossiers, et opacité dans les critères de priorisation.

En toile de fond persiste le traumatisme des populations de l’Ituri, épicentre des violences attribuées à l’armée ougandaise et ses supplétifs locaux. Massacres, pillages systématiques et déplacements forcés : le bilan humain et matériel reste l’un des plus lourds de l’histoire récente des actualités régionales RDC. La lenteur des réparations alimente un sentiment d’abandon chez les survivants, nombreux à craindre que leur souffrance ne soit sacrifiée sur l’autel de considérations politiques.

La balle semble désormais dans le camp des autorités provinciales et nationales. Le ministre de la Justice, directement interpellé par l’UNADI, devra trancher ce dossier épineux sous le regard vigilant des organisations de la société civile. La prochaine session du Conseil des ministres pourrait être l’occasion d’annoncer des mesures concrètes pour apaiser les tensions. En attendant, les victimes de l’Ituri guettent toujours le signal tant attendu d’une justice réparatrice.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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