La province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, traverse une crise sécuritaire alarmante. Trois membres de Médecins sans frontières (MSF) ont été tués par balles depuis janvier 2025, selon un communiqué rendu public ce 27 avril. Une escalade de violence qui met en lumière la vulnérabilité des acteurs humanitaires dans cette région des Actualités RDC.
Le dernier assassinat remonte au 18 avril : un infirmier de l’hôpital général de Masisi-centre a été abattu à son domicile par des hommes en uniforme militaire. Il s’agit du deuxième employé de MSF tué à Masisi en deux mois. Depuis le début de l’année, une quinzaine d’incidents – attaques contre les ambulances, bureaux et structures médicales – ont été recensés. Comment les organisations humanitaires peuvent-elles continuer à opérer dans un tel climat de terreur ?
« Nos équipes sont témoins, mais aussi victimes d’incidents affectant les civils, les humanitaires et les structures médicales », dénonce Emmanuel Lampaert, représentant de MSF en RDC. Le responsable évoque une dégradation sécuritaire « massive » dans les Kivu, soulignant un « manque total de respect et de protection » envers les civils et les travailleurs humanitaires.
Les zones éloignées des lignes de front ne sont pas épargnées. Assassinats ciblés, violences sexuelles, extorsions… « L’insécurité est partoute », insiste Mathilde Guého, cheffe des programmes MSF au Nord-Kivu. Ces déclarations interviennent alors que les Actualités politiques RDC peinent à apporter des réponses concrètes à cette crise.
MSF exige des autorités congolaises un encadrement strict des porteurs d’armes et une protection accrue pour les civils. L’organisation rappelle que le droit international humanitaire impose la protection des missions médicales. Mais dans les faits, les attaques se multiplient, paralysant l’accès aux soins dans une région déjà fragilisée par des années de conflits.
Cette situation pose une question cruciale : jusqu’où peut-on laisser impunie la violence contre l’aide humanitaire ? Alors que les Dernières nouvelles RDC font état d’une recrudescence des groupes armés, la communauté internationale reste silencieuse. Pendant ce temps, des vies continuent de se perdre – parmi les humanitaires comme parmi les populations locales.
Le bilan est lourd : trois morts en quatre mois, des dizaines de structures médicales menacées. Sans action urgente des autorités et de la MONUSCO, MSF pourrait être contraint de réduire ses activités. Une perspective catastrophique pour des milliers de Congolais dépendant de l’aide médicale d’urgence.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
