La localité de Kota-Koli, dans la province du Nord-Ubangi, respire à nouveau après des jours de terreur. Un déploiement militaire express a permis de rétablir l’ordre suite à des violences ayant opposé des militaires à des civils. L’origine du drame ? Un coup de foudre mortel survenu mardi 22 avril, emportant deux soldats en recyclage au centre d’entraînement Commando.
Selon des sources locales, la foudre aurait frappé en plein marché, déclenchant une colère incontrôlée chez les militaires. Ces derniers ont lancé des représailles aveugles contre la population, transformant le groupement en épicentre de tensions. Comment une tragédie naturelle a-t-elle pu dégénérer en affrontements ? La réponse réside peut-être dans les défis persistants de la discipline au sein des forces armées.
L’intervention rapide des autorités a évité le pire. Deux généraux, dépêchés depuis Kinshasa et la région militaire de Mbandaka, ont supervisé le déploiement d’une unité de police militaire. Leur mission : calmer les esprits et empêcher l’escalade. Roger Bangagbia Sese, administrateur du territoire de Mobayi-Mbongo, a joué un rôle clé dans cette médiation à haut risque.
« La situation est sous contrôle », affirme l’administrateur dans un enregistrement exclusif. Mais derrière cette déclaration officielle se cachent des questions brûlantes. Pourquoi les militaires ont-ils ciblé des civils non armés ? Quelles mesures seront prises pour éviter de tels dérapages ? Les habitants réclament des réponses – et des garanties.
Kota-Koli n’en est pas à sa première crise sécuritaire. Ce groupement stratégique, abritant un centre d’entraînement militaire de pointe, cristallise les défis de la cohabitation entre armée et population. Les récents événements rappellent cruellement la nécessité d’une réforme en profondeur des mécanismes de gestion des crises.
Sur le terrain, les blessures sont autant physiques que psychologiques. Des témoins évoquent des maisons vandalisées, des commerces pillés. Le bilan matériel reste à établir, mais le traumatisme collectif, lui, est déjà palpable. Les organisations locales appellent à une enquête indépendante pour établir les responsabilités.
Gbadolite, chef-lieu de la province toute proche, surveille la situation d’un œil inquiet. Dans une région où les actualités RDC font souvent état de tensions communautaires, chaque étincelle peut embraser le secteur. Les dernières nouvelles RDC en direct confirment cependant un retour progressif à la normale depuis ce dimanche 27 avril.
Reste à savoir comment les autorités comptent tourner la page. Une commission mixte civilo-militaire serait en cours de formation, selon des sources proches du gouvernorat. Objectif : restaurer la confiance entre l’armée et les habitants. Mais dans une zone où l’actualité politique RDC se mêle souvent aux enjeux sécuritaires, le chemin s’annonce semé d’embûches.
Cet incident relance le débat sur la formation des forces armées. Le centre Commando de Kota-Koli, théâtre de ce drame, forme pourtant l’élite militaire nationale. Comment expliquer alors un tel manque de professionnalisme ? La question hante les spécialistes de la sécurité en RDC.
Alors que les analyses politiques RDC se multiplient, une évidence s’impose : sans justice pour les victimes et sans transparence sur les circonstances exactes des faits, Kota-Koli risque de rester une poudrière. Les prochains jours diront si cette trêve fragile peut se muer en paix durable.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
