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RDC-Rwanda : Une paix signée à Washington peut-elle enfin éteindre l’enfer de l’Est congolais ?

La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda s’apprêtent à tourner une page historique ce vendredi 25 avril 2025. Les deux pays signeront une déclaration de principes sur la paix à Washington, sous l’égide des États-Unis, marquant un pas symbolique vers l’apaisement des tensions dans l’Est de la RDC. Cet accord, porté par la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner et son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe, vise à renforcer la coopération régionale et à stabiliser une région meurtrie par plus de trente ans de conflits armés.

Cette avancée diplomatique survient dans un contexte particulièrement volatile. Quarante-huit heures avant cette annonce, Kinshasa et le groupe armé M23 ont scellé une trêve à Doha, grâce à la médiation du Qatar. Le document publié mercredi 23 avril engage les deux parties à « œuvrer à la conclusion d’une trêve » immédiate, prélude à un cessez-le-feu effectif. Mais cette lueur d’espoir suffira-t-elle à éteindre les braises d’un conflit qui ravive régulièrement les antagonismes entre la RDC et le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir les rebelles du M23 ?

Le contexte géopolitique de l’Est congolais reste un puzzle complexe. Depuis les années 1990, cette région riche en minerais est le théâtre de violences cycliques, alimentées par des rivalités ethniques, des enjeux économiques et des interférences étrangères. Le M23, réapparu en 2021 après une décennie de calme relatif, incarne ces défis persistants. Les récentes négociations de Doha, bien qu’encourageantes, n’ont pas dissipé les doutes sur la volonté réelle des belligérants de déposer les armes. « Les trêves précédentes ont souvent été des pauses tactiques plutôt que de véritables volontés de paix », rappelle un analyste des actualités politiques RDC sous couvert d’anonymat.

Le choix de Washington comme lieu de signature n’est pas anodin. Il reflète le rôle croissant des États-Unis dans les initiatives diplomatiques africaines, face à un leadership continental parfois fragmenté. Pour la RDC, ce rapprochement avec Kigali pourrait aussi servir à isoler d’autres groupes armés actifs dans l’Est, tels que les ADF ou les FDLR. Cependant, l’histoire récente incite à la prudence : en 2013, un accord similaire signé à Addis-Abeba n’avait pas empêché la résurgence du M23.

Sur le terrain, les populations accueillent ces annonces avec un mélange d’espoir et de scepticisme. À Goma, capitale du Nord-Kivu éprouvée par des décennies de crise, un habitant interrogé par nos correspondants résume l’ambivalence : « On nous promet la paix depuis que je suis né. Mais les combats reprennent toujours. » Cette défiance souligne l’urgence de traduire les engagements politiques en actions concrètes : désarmement des milices, réforme sécuritaire et dialogue inclusif avec les communautés locales.

Sur le plan international, les réactions se dessinent déjà. L’Union africaine a salué une « étape cruciale », tandis que l’ONU exhorte les parties à « saisir cette opportunité unique ». Du côté des analyses politiques RDC, certains experts soulignent le risque d’une approche trop centrée sur les élites, au détriment des racines profondes du conflit. « Sans justice transitionnelle et sans régulation de l’exploitation minière illégale, toute trêve restera précaire », avertit un chercheur spécialiste des actualités régionales RDC.

Si cet accord ouvre une fenêtre de dialogue inédite, son succès dépendra de plusieurs facteurs clés : la mise en œuvre effective des engagements, le rôle des observateurs internationaux pour surveiller la trêve, et surtout, la capacité des deux pays à résister aux pressions internes. À Kinshasa, où les actualités en temps réel RDC dominent le débat public, le gouvernement devra convaincre une opinion souvent méfiante envers Kigali. Au Rwanda, les retombées économiques d’une stabilisation régionale pourraient servir de moteur.

Alors que la signature approche, une question persiste : cette déclaration de Washington marquera-t-elle un tournant décisif, ou restera-t-elle un vœu pieux dans l’interminable chronique des crises congolaises ? La réponse se écrira dans les prochains mois, au rythme des progrès sur le terrain et de la volonté politique des signataires. Pour des millions de Congolais épuisés par la guerre, l’enjeu dépasse les mots : il s’agit enfin de vivre dans une région où la paix n’est plus une exception, mais une norme.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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