La ville de Kindu, chef-lieu du Maniema, plonge dans une spirale de violence incontrôlable. Vols à main armée, viols ciblant femmes enceintes et mineurs, tueries : le tableau dressé par les élus provinciaux ce mardi 22 avril glace le sang. Une insécurité systémique qui défie les mécanismes de protection des civils dans cette région clé de la RDC.
« On ne compte plus les attaques. Des bandes opèrent en toute impunité, même les maternités ne sont plus des sanctuaires », dénonce le député Abeli Choma Florent, voix tremblante d’indignation. Les chiffres officiels manquent, mais les témoignages concordent : chaque nuit apporte son lot de drames. Comment en est-on arrivé là ?
La piste des grâces présidentielles accordées à des détenus resurgit dans les analyses. « Certains bénéficiaires ont repris du service, plus violents que jamais », accuse un responsable sécuritaire sous couvert d’anonymat. Une assertion qui relance le débat sur la gestion post-carcérale dans les actualités régionales RDC.
Face à la colère populaire, le maire Augustin Atibu Mulamba tente de rassurer : « Des patrouilles conjointes armées-police ont été déployées. » Pourtant, sur le terrain, les habitants de Kindu racontent une autre réalité. « Ils passent après les crimes, jamais pendant », maugrée une commerçante du marché central, refusant de donner son nom.
L’impuissance des autorités provoque un effritement de la confiance citoyenne. Les députés exigent maintenant un plan d’urgence intégrant renseignements locaux et nettoyage des fichiers judiciaires. Une course contre la montre alors que des rumeurs de départs massifs de populations commencent à circuler.
Cette crise sécuritaire à Kindu interroge plus largement sur l’efficacité des dispositifs de maintien de l’ordre dans les provinces congolaises. Entre laxisme présumé et moyens limités, le cocktail explosif menace de déstabiliser toute la région du Maniema. Les prochaines 72 heures seront décisives pour éviter l’embrasement général.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
