La célébration de Pâques dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu, a été marquée par une violence insidieuse. Alors que des centaines de fidèles se rassemblaient à Lubero, des affrontements entre combattants Verandistes et miliciens Yira ont éclaté à Kaheku, plongeant la région dans un climat de terreur. Une situation qui rappelle l’instabilité chronique de cette zone des Actualités RDC, où la sécurité des civils reste un défi quotidien.
Selon des sources locales, les échanges de tirs à l’arme lourde ont débuté dans la nuit du 20 avril. Des détonations entendues jusqu’à Bapere, secteur voisin déjà fragilisé par des tensions intercommunautaires. « Les familles ont fui en abandonnant tout », rapporte un habitant contacté par nos soins, illustration flagrante des nouvelles congolaises souvent tues par les rapports officiels.
Samuel Kagheni, président de la société civile de Bapere, dresse un bilan accablant : « Ces groupes armés taxent les populations sur les routes. Ils se présentent comme des protecteurs, mais leur présence attire des représailles meurtrières ». Un constat qui interpelle : comment expliquer la persistance de ces milices dans une région où les autorités militaires provinciales déploient régulièrement des opérations de sécurisation ?
Les conséquences humanitaires s’aggravent. Des centaines de déplacés errent entre Lubero et Beni, cherchant refuge dans des écoles ou des églises. Pendant ce temps, à Kaheku, les champs sont laissés en friche. Une crise alimentaire menace, dans un territoire où 60% de la population vit de l’agriculture de subsistance selon les dernières enquêtes RDC.
Les appels à l’action se multiplient. « Nous demandons une intervention urgente pour désarmer ces groupes », insiste Kagheni. Une requête qui résonne comme un écho aux multiples tribunes d’opinion RDC réclamant une approche globale mêlant actions militaires et résolution des contentieux locaux.
En filigrane, une question cruciale persiste : pourquoi ces factions parviennent-elles toujours à recruter malgré leur impopularité affichée ? Certains observateurs pointent du doigt les rivalités économiques autour des mines d’or artisanales de la région, élément clé des actualités économiques RDC dans le Nord-Kivu.
Alors que Kinshasa promet une « révision de la stratégie sécuritaire », les habitants de Lubero attendent des actes concrets. Cette nouvelle flambée de violence sonne comme un rappel : dans l’est de la RDC, la paix reste un mirage lointain.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net