Le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a tiré la sonnette d’alarme ce vendredi lors du 40ᵉ Conseil des ministres tenu à Lubumbashi. Le sujet brûlant ? La recrudescence des activités des Maï-Maï Bakata Katanga, ces groupes insurrectionnels qui sèment la terreur dans plusieurs territoires du Katanga, au sud-est de la République Démocratique du Congo.
Selon les déclarations officielles relayées par Patrick Muyaya Katembwe, porte-parole du gouvernement, ces miliciens opèrent principalement dans les zones de Pweto, Mitwaba et Kasenga. Des instructions fermes ont été données aux forces de sécurité pour neutraliser cette menace sécuritaire croissante.
Ces combattants, tristement célèbres pour leurs exactions dans l’ancien « triangle de la mort » du nord Katanga sous la férule du redouté Gédéon Kyungu Mutanga wa Bafukwa Kanonga, semblent avoir repris du service. Leur réapparition soulève de sérieuses inquiétudes quant à la stabilité de cette région stratégique de la RDC.
Fin 2024, des sources locales ont signalé leur présence dans l’aire de santé de Kintya, située à plus de 70 kilomètres de Mitwaba, précisément dans le groupement Mwewa. Les conséquences humanitaires se font déjà sentir : déplacements massifs de populations, perturbation des activités économiques et interruption du fonctionnement des écoles dans plusieurs localités.
Cette situation préoccupante intervient dans un contexte sécuritaire déjà fragile au Katanga. Les autorités congolaises se retrouvent face à un défi de taille : comment rétablir l’ordre dans ces zones reculées tout en protégeant les civils ? La réponse sécuritaire sera-t-elle suffisante ou faudra-t-il envisager des solutions politiques plus globales ?
Les observateurs de la situation en RDC suivent de près l’évolution de ce dossier sensible. La réactivation des Maï-Maï Bakata Katanga pourrait-elle déstabiliser davantage une région déjà marquée par des tensions historiques ? Les prochaines semaines seront cruciales pour évaluer l’efficacité des mesures annoncées par le gouvernement congolais.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd