Le Général Alengbia Nyitetesia, commandant de la 34ème région militaire, a rendu l’âme ce mercredi 16 avril 2025 des suites d’une maladie, selon les informations confirmées par son avocat. Cette disparition survient dans un contexte judiciaire particulièrement tendu, alors que l’officier supérieur figurait parmi les cinq prévenus poursuivis devant la haute cour militaire de la République Démocratique du Congo pour des chefs d’accusation graves.
Les faits reprochés au défunt général et à ses coaccusés remontent à la période critique de l’avancée des rebelles du M23/AFC. Il leur était notamment imputé des actes de lâcheté caractérisée et de violation flagrante des consignes militaires. Selon le réquisitoire, les prévenus auraient abandonné leur poste en prenant la fuite à bord d’un bateau, laissant ainsi leurs troupes sans commandement dans des circonstances critiques pour la défense nationale.
Plus grave encore, les accusés auraient contrevenu aux ordres stricts enjoignant à chaque militaire de défendre la ville de Goma jusqu’au sacrifice suprême. Au lieu de tenir leurs positions, ils se seraient repliés vers Bukavu, abandonnant ainsi leur mission première. Pour le Général Nyitetesia, des charges supplémentaires pesaient sur ses épaules, notamment la perte d’approvisionnement et d’armement lors de l’offensive rebelle du 26 janvier 2025.
L’accusation portait également sur son rôle présumé dans l’incitation des autres prévenus à commettre des actes contraires aux devoirs militaires et à la discipline des forces armées. Ces faits, s’ils avaient été établis, auraient constitué une entorse majeure au code de justice militaire et aux principes fondamentaux de l’armée congolaise.
Le décès du Général Nyitetesia intervient à un moment charnière de cette affaire judiciaire qui avait suscité un vif émoi dans les milieux militaires et politiques de la RDC. Cette disparition soulève désormais des questions sur le devenir de la procédure engagée contre les autres prévenus. La haute cour militaire devra statuer sur les modalités de clôture des poursuites concernant spécifiquement le défunt général, tout en maintenant l’instruction pour les autres accusés.
Cette affaire met en lumière les défis persistants auxquels fait face l’armée congolaise dans l’est du pays, où les questions de discipline militaire et de respect de la chaîne de commandement restent cruciales dans le contexte des opérations de sécurisation en cours. Les prochaines audiences devant la haute cour militaire seront déterminantes pour établir les responsabilités de chacun dans ce dossier sensible qui touche à la sécurité nationale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd