L’ambassadrice de Belgique en République Démocratique du Congo, Roxane de Bilderling, a marqué son passage à Beni par des déclarations fortes condamnant l’occupation armée et l’exploitation illégale des ressources dans les provinces du Nord et Sud-Kivu par les rebelles du M23. Lors de sa visite du 15 avril dans ce chef-lieu provisoire du Nord-Kivu, la diplomate belge n’a pas mâché ses mots face à la situation humanitaire et sécuritaire préoccupante qui sévit dans cette région de la RDC.
« On ne peut pas accepter qu’un pays envoie ses troupes dans un autre pays pour l’occuper, s’emparer de ses ressources et faire souffrir sa population », a-t-elle déclaré avec fermeté. Ces propos, tenus à l’issue d’une rencontre avec le gouverneur du Nord-Kivu, le général Évariste Kakule Somo, reflètent la position sans équivoque de la Belgique face à ce conflit régional qui continue de faire des victimes parmi les populations civiles.
Les échanges entre les deux personnalités ont porté sur plusieurs dossiers cruciaux pour la région. La guerre d’occupation menée par le M23, mouvement rebelle que les autorités congolaises accusent d’être soutenu par le Rwanda voisin, a naturellement dominé les discussions. Mais au-delà des aspects purement militaires, les priorités humanitaires ont également été au cœur des débats, notamment l’accès aux soins médicaux et l’aide d’urgence pour les populations déplacées.
Sur le plan du développement, Roxane de Bilderling a salué la vision en trois piliers présentée par le gouverneur Somo. Ce plan ambitieux prévoit notamment le renforcement de l’aide humanitaire aux déplacés, la réhabilitation de la piste de l’aéroport de Beni – un projet crucial pour « reconnecter la région au reste du pays et à la sous-région » – et la lutte contre les groupes armés pour assurer la stabilisation territoriale.
L’engagement de la Belgique en RDC ne se limite pas à des déclarations de principe. L’ambassadrice a réaffirmé le « soutien sans équivoque » de son pays à l’intégrité territoriale congolaise, rappelant que la Belgique a été « en pointe pour condamner l’occupation et exiger des sanctions internationales ». Une position qui, selon elle, engage pleinement son pays sur le plan politique : « La Belgique assume pleinement les répercussions politiques de cette position, car il s’agit d’un principe fondamental : aucun État ne peut violer la souveraineté d’un autre. »
Cette visite intervient dans un contexte particulièrement tendu dans l’est de la RDC, où les tensions persistent malgré les efforts de pacification. Les provinces du Nord et Sud-Kivu restent en proie à l’instabilité, avec des conséquences dramatiques pour les populations locales. Les déclarations de l’ambassadrice belge semblent donc vouloir marquer un tournant dans l’implication internationale face à cette crise prolongée.
Alors que la communauté internationale observe avec attention l’évolution de la situation dans cette région stratégique de l’Afrique centrale, la position ferme de la Belgique pourrait influencer d’autres acteurs à se positionner plus clairement sur ce dossier sensible. Reste à voir si ces déclarations seront suivies d’actions concrètes pour soulager les souffrances des populations et mettre fin à cette interminable crise.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net