Une nouvelle escalade de violence a été enregistrée ce lundi 14 avril dans la région du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo. Les rebelles du M23, soutenus selon plusieurs sources par le Rwanda, ont lancé une opération de ratissage dans la localité de Mutao, située dans le groupement Kibati, territoire de Nyiragongo. Cette zone, en bordure du parc national des Virunga, devient le théâtre d’affrontements de plus en plus fréquents entre différents groupes armés.
Selon des témoignages recueillis sur place, les combattants du M23 ont détruit plusieurs habitations civiles. Ces maisons étaient soupçonnées d’abriter des membres des milices Wazalendo, alliées aux Forces armées de la RDC (FARDC). Les accrochages entre ces différents groupes s’intensifient dans cette zone stratégique, avec des conséquences dramatiques pour la population locale.
La situation sécuritaire se dégrade rapidement dans toute la zone frontalière nord, affectant particulièrement les groupements de Rusayu, Kibati et Muja. Les combats s’étendent parfois en profondeur dans l’aire protégée du parc des Virunga, mettant en danger cette réserve naturelle exceptionnelle. L’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) aurait perdu le contrôle de ce secteur, désormais sous l’influence des groupes armés.
Les civils se retrouvent pris en étau entre plusieurs fléaux. D’un côté, l’accès à leurs champs situés dans le parc leur est interdit. De l’autre, leurs récoltes sont systématiquement pillées par les belligérants. Cette double pression aggrave considérablement les conditions de vie déjà précaires des habitants de la région.
Les défenseurs de l’environnement tirent la sonnette d’alarme face à la dégradation accélérée de la biodiversité unique des Virunga. Ce parc classé au patrimoine mondial de l’UNESCO se transforme progressivement en zone de conflit, avec des conséquences écologiques potentiellement irréversibles. La communauté internationale reste pour l’instant silencieuse face à cette situation qui perdure depuis plusieurs mois.
Cette nouvelle flambée de violence intervient dans un contexte déjà tendu dans l’est de la RDC, où différents groupes armés se disputent le contrôle de territoires riches en ressources naturelles. Les autorités congolaises n’ont pas encore réagi officiellement à ces derniers développements, alors que la population civile continue de payer le prix fort de ces affrontements.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
