Le Réseau pour les droits de l’homme (REDHO) a tiré la sonnette d’alarme ce lundi 14 avril concernant la pénurie criante de juges dans les tribunaux de paix et les juridictions militaires des régions de Beni-Butembo et Lubero, au Nord-Kivu. Cette situation, qualifiée d’inquiétante par l’ONG, entraîne des retards considérables dans le traitement des dossiers judiciaires et contribue à l’engorgement des prisons locales, notamment celles de Butembo et de Beni.
Dans un communiqué rendu public, le REDHO a formulé des recommandations pressantes pour remédier à cette crise judiciaire. Parmi les mesures proposées figure l’installation urgente d’un parquet militaire détaché à Lubero-Centre. Selon l’organisation, cette initiative permettrait non seulement de rapprocher la justice des justiciables, mais aussi d’alléger la surpopulation carcérale qui sévit dans la prison de Butembo.
Le REDHO a également interpellé le Conseil Supérieur de la magistrature, l’exhortant à prendre des dispositions pour augmenter le nombre de juges dans ces juridictions et à faciliter la mise en place de ce parquet militaire. Ces actions sont présentées comme indispensables pour garantir un fonctionnement optimal de la justice dans ces zones souvent en proie à l’insécurité et aux conflits armés.
Cette situation soulève des questions cruciales sur l’accès à la justice dans les régions reculées de la République Démocratique du Congo. Comment expliquer que des zones aussi stratégiques que Beni-Butembo et Lubero souffrent d’un tel déficit en ressources judiciaires ? Quelles sont les conséquences pour les droits fondamentaux des citoyens lorsque la machine judiciaire tourne au ralenti ?
Le REDHO met en garde contre les risques de violations des droits de l’homme que cette situation pourrait engendrer. L’organisation insiste sur l’urgence d’agir pour préserver l’état de droit dans ces régions où la population est déjà fortement éprouvée par les violences persistantes. La mise en place rapide de solutions concrètes apparaît comme une nécessité absolue pour rétablir la confiance des citoyens envers les institutions judiciaires.
Cette alerte du REDHO intervient dans un contexte où les questions de gouvernance et de réforme du système judiciaire congolais font l’objet de vifs débats. Les autorités compétentes seront-elles à l’écoute de ces recommandations ? La réponse à cette question déterminera en grande partie l’évolution de la situation des droits de l’homme dans cette partie du Nord-Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net