Le Gabon vient de vivre un moment historique avec l’élection de Bris Claire Oligingema à la présidence de la République, marquant ainsi la fin d’une période de transition mouvementée. Selon les résultats provisoires publiés par le ministère de l’Intérieur gabonais, le chef de la transition a remporté une victoire écrasante avec 90,35% des voix. Ce scrutin, qui a vu huit candidats en lice, dont une femme et deux figures de l’ancien parti au pouvoir, le PDG, ouvre une nouvelle ère pour ce pays d’Afrique centrale riche en pétrole.
Cette élection présidentielle met un terme définitif à la dynastie Bongo, au pouvoir depuis plus de cinq décennies, renversée par un coup d’État en 2023. Bris Claire Oligingema, qui dirigeait déjà la transition depuis près de deux ans, consolide ainsi son emprise sur le pouvoir. Son principal adversaire, l’ancien Premier ministre Alain Claude Billy Binze, n’a recueilli que 3,2% des suffrages, illustrant le rejet massif de l’ancien régime par l’électorat gabonais.
Le taux de participation, estimé à 70,4%, montre un engagement citoyen significatif bien qu’en baisse par rapport aux premières estimations. Ce chiffre soulève néanmoins des questions sur l’adhésion réelle de la population à ce processus électoral, dans un contexte où la transition avait suscité à la fois espoirs et scepticismes.
Sur le plan institutionnel, ce scrutin marque l’entrée du Gabon dans sa Cinquième République, perçue comme un retour à l’ordre constitutionnel après les turbulences de 2023. Les observateurs internationaux suivent de près cette transition, cruciale pour la stabilité de la sous-région d’Afrique centrale, où les questions de gouvernance et de démocratie restent sensibles.
La victoire sans appel de Bris Claire Oligingema suscite déjà des réactions contrastées. Si certains y voient la confirmation d’une légitimité populaire, d’autres s’interrogent sur les conditions réelles de ce scrutin et sur l’avenir démocratique du pays. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer si cette élection marque véritablement une rupture avec les pratiques du passé ou si elle ne fait qu’entériner un nouveau régime autoritaire.
Sur le plan économique, tous les regards sont tournés vers les premières décisions du nouveau président, alors que le Gabon, membre de l’OPEP, doit faire face aux défis de la diversification économique et de la gestion de ses ressources pétrolières. La communauté internationale, notamment les partenaires traditionnels comme la France et les institutions financières, attend des signaux clairs sur la direction que prendra le pays.
Cette élection intervient dans un contexte africain marqué par plusieurs transitions politiques, où le modèle de l’alternance démocratique peine parfois à s’imposer. Le cas gabonais sera donc particulièrement étudié par les spécialistes des actualités politiques RDC et d’Afrique centrale, tant il pourrait influencer les dynamiques régionales.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: RTNC
