Une nouvelle attaque meurtrière a secoué la région de l’Ituri dans la nuit du 14 au 15 avril. Des éléments présumés de la milice Codeco ont pris pour cible le centre hospitalier de Bleha à Ngote, situé à 33 kilomètres de Mahagi-centre. Cette attaque, la troisième en deux semaines selon les autorités locales, a fait un mort et un blessé grave parmi les militaires des FARDC.
Vers 21 heures locales, les assaillants ont forcé l’entrée principale de l’hôpital en tirant des coups de feu. La terreur s’est rapidement propagée dans les couloirs de l’établissement où de nombreux patients étaient hospitalisés. Selon des témoignages recueillis sur place, les miliciens recherchaient activement un médecin en exercice.
Le personnel médical, pris de panique, a tenté de se mettre à l’abri. Le médecin visé a réussi à se cacher dans le plafond de l’hôpital avant d’alerter les forces armées. Les FARDC, déployées en urgence, ont engagé un violent échange de tirs avec les assaillants pendant plusieurs minutes.
Le bilan est lourd : un militaire a perdu la vie sur place après avoir été touché par balle. Un autre, grièvement blessé, a été évacué vers un hôpital pour y recevoir des soins intensifs. La population de Ngote, traumatisée par ces événements, reste cloîtrée chez elle dans la peur de nouvelles attaques.
Arnold Lokwa, chef de la chefferie de Panduru, a confirmé à congoquotidien.com qu’il s’agissait de la troisième incursion attribuée à la Codeco en l’espace de quinze jours. Lors du précédent incident, un agent de santé avait été enlevé avant d’être libéré contre rançon. Cette escalade de violence inquiète profondément les autorités locales et la population civile.
Des habitants des villages voisins de Zengo et Pabong ont fui vers Nioka, situé à sept kilomètres de Ngote. La situation sécuritaire dans cette partie de l’Ituri continue de se dégrader, malgré la présence des forces armées. Les attaques contre les infrastructures médicales, pourtant protégées par le droit international, se multiplient dans la région.
Les questions se multiplient sur la capacité des FARDC à sécuriser cette zone frontalière. Comment expliquer la répétition de ces attaques ciblées ? Quelles mesures concrètes seront prises pour protéger les civils et le personnel soignant ? La communauté internationale suivra-t-elle cette nouvelle escalade de violence avec attention ?
En attendant des réponses, la population de Ngote vit dans la peur constante d’une nouvelle attaque. Les autorités provinciales promettent un renforcement des effectifs militaires, mais sur le terrain, les résultats tardent à se faire sentir. Cette actualité RDC rappelle cruellement l’urgence d’une solution durable pour la stabilité de l’Ituri.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net