La reprise de l’examen de l’affaire Bukanga Lonzo devant la Cour constitutionnelle ce lundi 14 avril 2025 a marqué un nouveau chapitre dans ce dossier hautement sensible impliquant d’anciennes figures politiques et un homme d’affaires international. L’audience, principalement consacrée à l’instruction, a vu resurgir les exceptions d’incompétence soulevées par la défense du Président du LGD, Augustin Matata Ponyo, et de ses co-prévenus.
La Cour constitutionnelle, dans une décision qui souligne sa détermination à faire avancer le dossier, a choisi de joindre ces exceptions préliminaires au fond. Cette approche judiciaire signifie que les questions de compétence et les fins de non-recevoir seront examinées simultanément avec le fond de l’affaire, concernant la culpabilité ou l’innocence des accusés. Une stratégie procédurale qui témoigne de la complexité de ce dossier aux ramifications politiques et économiques.
Malgré les demandes répétées de remise formulées par les conseils de la défense, la Cour a maintenu sa position ferme et entamé l’instruction. Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre, s’est déclaré dans l’impossibilité de répondre aux questions de la Cour, invoquant un manque de temps pour préparer sa défense et prendre connaissance des pièces du dossier. Dans une déclaration qui a marqué l’audience, l’ancien chef du gouvernement a dénoncé ce qu’il qualifie de « caractère politique » du procès, tout en pointant du doigt plusieurs irrégularités procédurales.
L’instruction s’est poursuivie avec l’audition de Christophe Krobler, l’homme d’affaires sud-africain impliqué dans ce dossier. Interrogé sur son rôle dans la conclusion du contrat avec l’État congolais pour le projet Bukanga Lonzo, le prévenu a précisé qu’il avait négocié les contrats mais que les paiements étaient effectués par les dirigeants de sa société en Afrique du Sud. Une déclaration qui pourrait influencer la suite des investigations dans cette affaire aux dimensions transnationales.
Face aux développements de cette audience et aux demandes de la défense, la Cour constitutionnelle a décidé de renvoyer l’affaire au 23 avril 2025. Ce délai permettra aux différentes parties de mieux préparer leurs arguments dans un dossier qui continue de captiver l’attention des observateurs politiques et judiciaires en République Démocratique du Congo. L’affaire Bukanga Lonzo, symbole des enjeux de gouvernance et de transparence en RDC, promet encore des rebondissements alors que la justice congolaise semble déterminée à aller au bout de ce procès emblématique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd