La Cour militaire de Kinshasa-Gombe a rendu une décision marquante ce lundi 14 avril, en rejetant la requête des avocats de la défense concernant la non-communication anticipée des preuves d’accusation. Cette affaire, qui implique sept policiers de l’escorte de la Première ministre Judith Suminwa, accusés d’homicide sur le policier de circulation routière Fiston Kabeya, continue de susciter l’émoi dans la capitale congolaise.
Selon les éléments du dossier, le défunt serait décédé « à la suite des coups reçus », selon les déclarations du ministère public. Le magistrat du parquet militaire a justifié ce rejet en invoquant le caractère flagrant de l’audience : « Il s’agit d’une audience de flagrance. Nous découvrons tous ensemble les éléments du dossier. Nous n’avons pas dressé des procès-verbaux en amont au parquet militaire ».
Les sept prévenus, dont les noms ont été rendus publics, sont poursuivis pour violation de consignes et homicide. Parmi eux figurent des gradés de la police nationale, dont le commissaire supérieur adjoint Olivier Kanza, chargé de la sécurité rapprochée de la Première ministre. Les faits remontent au 25 mars 2025, lorsque le cortège officiel aurait fait demi-tour après avoir déposé la cheffe du gouvernement, pour se livrer à des actes de violence contre l’agent Kabeya à son poste de service.
Le magistrat a relaté les circonstances dramatiques : « Le commissaire supérieur adjoint Olivier Dunia Kanza s’en est pris avec sa suite pour tabasser le policier Fiston Kabeya à son poste de service ». La version des faits diffère cependant selon la défense. Le principal accusé a nié toute brutalité, affirmant avoir simplement conduit l’agent aux autorités compétentes pour outrage à la Première ministre : « Le policier Fiston Kabeya avait insulté la Première ministre (…) Nous sommes revenus pour le conduire à l’autorité compétente ».
Cette affaire met en lumière les tensions au sein des forces de l’ordre congolaises et soulève des questions sur les méthodes employées par les escortes officielles. Alors que le procès se poursuit, la lumière reste à faire sur les circonstances exactes de ce drame qui a coûté la vie à un agent en service. Les prochaines audiences devraient permettre d’éclaircir les responsabilités de chacun dans cette tragédie qui secoue l’opinion publique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
