Les rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF) seraient en train d’exploiter illégalement l’or dans le secteur de Bapere, territoire de Lubero au Nord-Kivu. Cette révélation choquante a été faite par la Nouvelle Société Civile du secteur, confirmée par les autorités locales. Une situation qui inquiète profondément la région déjà fragilisée par l’insécurité chronique.
Selon des sources locales, les ADF auraient changé de stratégie. Plutôt que leurs attaques habituelles marquées par des tueries et pillages, ils opteraient désormais pour une occupation durable des zones minières. Les rebelles auraient proposé un « marché » aux orpailleurs locaux : la sécurité contre l’exploitation aurifère. Un gramme d’or serait fixé à 45 dollars américains, selon les informations recueillies.
L’administrateur du territoire de Lubero, le colonel Alain Kiwewa, a vivement réagi à ces informations. « Ils semblent à présent préférer l’occupation durable. Cela pourrait les aider à renforcer leur pouvoir de guerre », a-t-il alerté lors d’une déclaration officielle. Les autorités locales appellent la population à la plus grande vigilance et à ne pas collaborer avec ces groupes armés.
Cette nouvelle stratégie des ADF pose plusieurs questions. S’agit-il d’une tentative de se constituer des ressources financières stables ? Ou d’une manœuvre pour s’implanter durablement dans la région ? Les experts en sécurité s’interrogent sur les implications à moyen terme de ce changement de mode opératoire.
Face à cette situation, les autorités ont ordonné aux forces de sécurité d’intensifier les opérations contre les rebelles. La traque serait désormais prioritaire dans toutes les zones minières du territoire. Cependant, l’efficacité de ces mesures reste à prouver dans une région où les groupes armés ont souvent montré leur capacité d’adaptation.
Le secteur de Bapere, riche en ressources minières, devient ainsi le théâtre d’une nouvelle forme d’exploitation des populations locales. Entre la peur des représailles et la nécessité de survivre, les habitants se retrouvent pris au piège d’un système qui alimente directement l’économie de guerre des groupes rebelles. Une situation qui rappelle malheureusement d’autres zones du Nord-Kivu, où l’exploitation illégale des minerais finance depuis des années les conflits armés.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net