Dans le territoire de Mambasa, en Ituri, une situation alarmante se dessine. Des miliciens présumés des Forces démocratiques alliées (ADF) imposent une taxe illégale de 10 USD aux agriculteurs du village de Matolo. Cette zone, tristement surnommée le « triangle de la mort », englobe les territoires de Mambasa, Irumu et Beni. Depuis début mars, une recrudescence d’activités rebelles y est observée, selon des activistes locaux des droits humains.
Les méthodes des assaillants sont aussi brutales qu’efficaces. Les paysans qui s’acquittent de la taxe reçoivent des jetons, garantissant un accès temporaire à leurs champs. Ceux qui refusent de payer s’exposent à des représailles mortelles. Face à cette terreur, de nombreux cultivateurs ont fui vers Bahaha, Mamove ou Beni. Les autres, paralysés par la peur, se plient aux exigences des miliciens.
Jospin Paluku, président de la nouvelle société civile de Mambasa, tire la sonnette d’alarme. Il redoute l’établissement d’une administration rebelle parallèle dans la région, qui supplanterait les autorités coutumières locales. « Les FARDC doivent intensifier leurs opérations militaires pour reprendre le contrôle de cette zone stratégique », insiste-t-il. La situation sécuritaire dans cette partie de la RDC devient de plus en plus préoccupante.
Mais le défi est complexe. Des sources militaires révèlent une complicité inquiétante entre une partie de la population de Matolo et les ADF. Cette collaboration secrète entrave considérablement les efforts des Forces armées de la RDC. Comment neutraliser des groupes armés quand une partie des civils leur apporte un soutien, volontaire ou forcé ? La question reste en suspens, tandis que la terreur s’installe durablement dans le « triangle de la mort ».
Cette situation illustre les défis sécuritaires auxquels fait face l’est de la RDC. Entre extorsion, violence et collusion, les civils paient le prix fort d’un conflit qui semble sans fin. Les autorités congolaises parviendront-elles à reprendre le contrôle de cette zone cruciale ? La réponse dépendra de la détermination des FARDC et de la coopération des populations locales.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net