La ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, a été le théâtre de violents affrontements dans la nuit du 11 au 12 avril 2025. Des tirs à l’arme lourde et légère ont retenti dans plusieurs quartiers, plongeant les habitants dans une atmosphère de terreur et d’incertitude. Ces incidents, survenus principalement dans les zones de Katoyi, Mabanga et Majengo, rappellent cruellement la situation d’insécurité chronique qui prévaut dans cette région.
Selon des témoins sur place, les échanges de coups de feu ont commencé vers minuit et se sont poursuivis par intermittence pendant plusieurs heures. Les sources locales évoquent une confrontation entre des miliciens Wazalendo et des groupes armés non identifiés, avec en toile de fond des actes de banditisme qui compliquent davantage la situation. « La nuit a été longue et angoissante. On entendait des détonations dans tous les sens sans savoir exactement ce qui se passait », relate un résident de Mabanga, encore sous le choc.
Alors que les autorités locales tardent à communiquer un bilan officiel, des sources hospitalières font état de plusieurs blessés. La panique s’est rapidement propagée parmi les populations civiles, nombreuses à avoir passé la nuit terrées chez elles, dans l’attente d’une accalmie. Les rues de Goma, habituellement animées, présentaient ce matin un visage déserté, avec une circulation réduite au strict minimum et une vigilance accrue dans les zones touchées.
Ces violences interviennent dans un contexte particulièrement tendu, quelques mois seulement après la prise partielle de la ville par le mouvement rebelle M23 en janvier 2025. La persistance de la circulation d’armes et l’absence de contrôle sécuritaire efficace continuent d’exposer les populations civiles à des risques permanents. Comment expliquer cette recrudescence de violence dans une ville qui aspire à la stabilité ? Les observateurs pointent du doigt le vide sécuritaire et la porosité des frontières qui facilitent les mouvements des groupes armés.
Face à cette situation explosive, les habitants de Goma lancent un appel pressant aux autorités tant locales que nationales pour une intervention urgente visant à rétablir l’ordre et la sécurité. La communauté internationale, particulièrement attentive à l’évolution de la situation dans cette région stratégique, suit avec inquiétude ces développements. Entre-temps, la vie reprend difficilement son cours dans les quartiers affectés, sous la menace latente de nouvelles violences.
Cette nouvelle flambée de violence soulève des questions cruciales sur la capacité des forces de sécurité à protéger les civils et à imposer l’ordre dans une ville aussi stratégique que Goma. Alors que la région du Nord-Kivu continue de faire face à des défis sécuritaires complexes, la population attend des actes concrets plutôt que des promesses. La stabilisation de Goma apparaît plus que jamais comme un enjeu majeur pour la paix dans toute la région des Grands Lacs.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: linterview.cd
