La nuit du vendredi 11 avril a été marquée par des tirs nourris et des bombardements dans la partie ouest de Goma, plongeant les habitants dans une profonde inquiétude. Les quartiers Keshero et Lac-vert ont été particulièrement touchés par ces violents échanges, selon des sources locales. Les bruits des armes lourdes ont résonné jusqu’au petit matin du samedi 12 avril, créant un climat de panique généralisée dans la ville.
Selon plusieurs médias locaux, ces affrontements opposeraient les rebelles de l’AFC/M23, qui contrôlent Goma depuis janvier dernier, à une coalition formée des Forces armées de la RDC (FARDC), des miliciens Wazalendo et des éléments des FDLR. Dans un communiqué officiel lu sur les ondes de la RTNC/Goma, le mouvement rebelle a affirmé avoir repoussé des attaques contre ses positions par cette coalition loyaliste.
Cette escalade de violence s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes au Nord-Kivu, où le groupe AFC/M23, accusé d’être soutenu par le Rwanda, étend progressivement son emprise sur le territoire. La situation sécuritaire dans cette partie de la RDC demeure extrêmement volatile, malgré une accalmie relative observée ce samedi matin.
Les autorités locales n’ont pas encore communiqué de bilan officiel concernant ces derniers affrontements. Cependant, des sources hospitalières rapportent déjà l’arrivée de plusieurs blessés dans les structures médicales de Goma. La population civile, prise en étau entre les différentes factions armées, paie le plus lourd tribut dans ce conflit qui semble s’enliser.
Cette nouvelle flambée de violence intervient alors que la communauté internationale multiplie les appels au calme dans la région des Grands Lacs. La MONUSCO, présente dans la zone, surveille de près l’évolution de la situation, mais son mandat reste limité face à cette crise complexe. Les observateurs craignent une nouvelle détérioration de la situation humanitaire dans une ville où des milliers de déplacés vivent déjà dans des conditions précaires.
La reprise des combats autour de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu et ville stratégique de la RDC, soulève des questions cruciales sur l’efficacité des mécanismes de paix régionaux. Alors que les négociations de Nairobi et de Luanda peinent à produire des résultats concrets, la population congolaise s’interroge : jusqu’à quand devra-t-elle subir les conséquences de ce conflit qui semble sans fin ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
