La situation humanitaire et sécuritaire dans le territoire de Djugu, en Ituri, atteint des niveaux critiques alors que les violences des groupes armés contre les civils et les infrastructures sociales s’intensifient. Selon le dernier rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) couvrant le mois de mars 2025, près de 300 000 personnes se retrouvent privées d’assistance humanitaire vitale. Cette interruption des services est directement liée à la suspension des activités de plusieurs organisations humanitaires, contraintes de se retirer face à l’insécurité grandissante.
Les zones de santé de Fataki, Linga, Drodro, Nizi et Tchomia paient un lourd tribut à cette escalade de violence. Dans la nuit du 24 au 25 mars, une attaque armée ciblant le site de déplacés de Lodha, dans la zone de santé de Fataki, a fait au moins sept morts et une dizaine de blessés parmi les civils, selon des sources locales. Depuis la mi-mars, ce sont plus de 32 000 personnes qui ont été forcées de fuir les violences, cherchant refuge vers les localités de Bule et Bunia.
L’insécurité persistante a gravement entravé l’accès humanitaire dans les zones affectées, notamment le long de la Route Nationale 27 et de plusieurs axes secondaires. Une dizaine d’organisations humanitaires ont dû suspendre leurs opérations, avec des conséquences dramatiques pour les populations locales. Parmi les impacts les plus critiques, la fermeture de l’Hôpital général de Fataki depuis le 14 mars, sous la menace directe des groupes armés, prive désormais plus de 169 000 personnes de soins de santé secondaires essentiels.
Le pillage du centre de santé de Djugu le 19 mars dernier illustre la gravité des attaques systématiques contre les infrastructures sanitaires. Dans les zones de santé de Rimba et Aungba, environ 40 000 personnes déplacées vivent dans des conditions de vulnérabilité extrême, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante. Face à cette situation, OCHA et ses partenaires lancent un appel urgent pour un accès sécurisé et sans entrave afin de pouvoir apporter une réponse humanitaire adéquate aux populations affectées.
Comment la communauté internationale peut-elle rester indifférente face à une telle détresse humanitaire ? La protection des civils et l’accès aux soins de santé constituent des droits fondamentaux qui doivent être garantis en toutes circonstances. Alors que la crise en Ituri continue de s’aggraver, une mobilisation internationale renforcée s’impose pour mettre fin à ces violences et permettre aux acteurs humanitaires de faire leur travail en toute sécurité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd