Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont procédé, ce vendredi 11 avril, à la remise d’une quarantaine de civils anciennement captifs des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) à la société civile de Beni. Cette opération s’inscrit dans le cadre de leur réinsertion familiale et sociale, marquant ainsi une avancée significative dans la lutte contre l’insécurité dans le Nord-Kivu.
Parmi les personnes libérées figurent 13 femmes et 8 enfants, tous victimes des exactions perpétrées par les ADF dans le territoire de Lubero. Ces otages ont été secourus lors des récents affrontements entre les forces conjointes FARDC-UPDF et les rebelles, dans le cadre des opérations Shujaa. Cette collaboration militaire entre la RDC et l’Ouganda continue de porter ses fruits, avec des résultats tangibles sur le terrain.
Un élément notable de cette libération est la reddition d’un proche collaborateur d’un chef des ADF, de nationalité congolaise. Cette démarche volontaire témoigne d’une possible fissure au sein des rangs rebelles, offrant un espoir de désengagement progressif des combattants.
Pépin Kavota, président de la société civile de Beni, s’est félicité de cette libération lors d’une allocution émouvante. « Nous devons accueillir ces personnes sans aucun préjugé. Elles ont subi des traumatismes indicibles et méritent notre compassion », a-t-il déclaré, appelant à la solidarité communautaire. Il a également lancé un appel poignant aux membres actifs des ADF : « Quittez ce groupe qui ne vous offre qu’une vie misérable. Rejoignez le chemin de la paix et contribuez à reconstruire notre région ».
Cette opération conjointe illustre l’efficacité de la coopération régionale dans la lutte contre l’insécurité en RDC. Les analystes politiques soulignent que de telles initiatives pourraient progressivement affaiblir les groupes armés tout en restaurant la confiance des populations locales envers les institutions étatiques.
La question de la réinsertion durable de ces ex-otages reste cependant posée. Quels mécanismes seront mis en place pour assurer leur accompagnement psychologique et socio-économique ? Comment prévenir les risques de stigmatisation au sein des communautés d’accueil ? Autant de défis que devront relever les autorités locales et les organisations humanitaires dans les prochains mois.
Cette avancée dans la sécurisation du Nord-Kivu intervient alors que la région reste confrontée à de multiples défis sécuritaires. Les opérations Shujaa continuent de cibler les bastions des ADF, avec pour objectif final de rétablir une paix durable dans cette partie instable de la RDC.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
