La situation humanitaire dans la région de Walikale, au Nord-Kivu, continue de révéler son lot de drames alors que les populations retournent progressivement dans leurs localités après le retrait des rebelles du M23. Ce jeudi 10 avril, une nouvelle découverte macabre a été signalée, venant alourdir le bilan déjà lourd des violences dans cette partie de la République Démocratique du Congo.
Selon des sources locales, quatre nouveaux corps sans vie ont été découverts dans différents secteurs autour de Walikale. Deux ont été retrouvés à Wenga, à 9 kilomètres à l’Est de la cité, tandis qu’un autre a été identifié entre Wenga et Nyamianda. Le quatrième corps a été découvert entre Mubanda et Mubalaka, à environ 4 kilomètres de Walikale. Ces découvertes s’ajoutent aux 20 corps déjà retrouvés depuis le départ des combattants du M23, portant ainsi le total à 24 victimes.
Les détails de ces découvertes sont particulièrement glaçants. À Wenga, l’un des corps présentait des signes de décapitation, selon des témoins sur place. Les habitants affirment qu’il s’agirait d’un résident local, probablement exécuté par les éléments du M23. Les corps, dans un état de décomposition avancé, suggèrent que ces meurtres remontent à plusieurs jours, voire semaines. Entre Wenga et Nyamianda, un autre corps vêtu d’une tenue militaire a été identifié. Les sources indiquent qu’il pourrait s’agir d’un combattant du M23 tué lors d’affrontements avec les groupes d’autodéfense Wazalendo.
La colline de Mubanda, quant à elle, a livré un quatrième corps réduit à l’état de squelette, signe d’une décomposition totale. Face à l’urgence sanitaire, les équipes de la Croix-Rouge de la RDC sont immédiatement intervenues pour procéder à l’inhumation des dépouilles, évitant ainsi tout risque d’épidémie.
Ces tragédies soulèvent des questions cruciales sur les conditions de sécurité dans la région. Malgré le retrait du M23, les traces de leur passage restent marquées par la violence et l’impunité. Les populations, déjà traumatisées par des mois de conflit, doivent désormais faire face à ces découvertes horribles en rentrant chez elles. Comment assurer leur protection ? Quelles mesures seront prises pour identifier les responsables de ces exactions ? Autant d’interrogations qui restent sans réponse pour l’instant.
Cette situation rappelle une fois de plus l’urgence d’une action coordonnée entre les autorités congolaises, les organisations humanitaires et la communauté internationale pour stabiliser la région et garantir la sécurité des civils. Les actualités en RDC continuent de mettre en lumière les défis persistants dans les zones en proie aux conflits armés, où la population paie un lourd tribut.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
