La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a fixé la prochaine audience dans l’affaire emblématique Bukanga Lonzo au lundi 14 avril 2025. Ce procès, qui implique l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo et deux autres prévenus pour détournement présumé de fonds publics, connaît un nouveau rebondissement après une longue interruption due à la période électorale et à des contentieux procéduraux.
Selon les informations rendues publiques par la Cour, cette audience intervient suite à une demande de remise formulée par les conseils des trois accusés. La juridiction a toutefois précisé que cette remise serait contradictoire, soulignant que la date étant connue, aucun prétexte ne saurait être invoqué pour justifier une absence. Cette précision technique, propre au langage judiciaire, témoigne de la complexité de cette affaire qui mobilise l’attention des médias congolais depuis plusieurs années.
Parallèlement à cette actualité judiciaire, les autorités congolaises se mobilisent face à la crise humanitaire engendrée par les inondations dévastatrices qui ont frappé Kinshasa dans la nuit du 4 au 5 avril. Le gouvernement a initié une vaste opération de solidarité nationale, avec la distribution de produits de première nécessité aux sinistrés. La ministre des Affaires sociales, Nathalie Aziza-Munana, a annoncé des mesures d’accompagnement, notamment une garantie locative pour les victimes de cette catastrophe naturelle.
Sur le terrain, le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, a personnellement inspecté les conditions de vie des plus de 2 000 sinistrés hébergés dans les stades Tata Raphaël et des Martyrs, transformés en centres d’accueil d’urgence. Cette descente sur le terrain illustre la gravité de la situation et la nécessité d’une réponse coordonnée des autorités face à cette crise humanitaire.
La société civile et les leaders religieux se sont également mobilisés, à l’image du Cardinal Fridolin Ambongo qui a visité le quartier de Ndanu, particulièrement touché par les inondations. Ces gestes de solidarité, bien qu’appréciés par les populations affectées, ne suffisent pas à masquer l’ampleur du drame : le bilan humain, révisé à plusieurs reprises, s’élève désormais à 43 victimes, selon les derniers chiffres officiels.
Face à cette situation, l’Assemblée nationale a convoqué la Première ministre Judith Suminwa et plusieurs membres du gouvernement pour une plénière exceptionnelle prévue le 16 avril. Cette audition parlementaire témoigne de la volonté des institutions congolaises de faire toute la lumière sur cette catastrophe et d’évaluer la réponse des autorités.
Alors que Kinshasa panse ses plaies, les questions sur la prévention des risques et la gestion des crises restent en suspens. Cette double actualité, judiciaire et humanitaire, illustre les défis multiples auxquels fait face la République démocratique du Congo, entre exigence de justice et urgence sociale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
