Dans une opération de déminage cruciale menée ce mercredi 9 avril, vingt et une roquettes de type RPG-7 ont été détruites à Boga, une localité située à 110 kilomètres de Bunia, dans le territoire d’Irumu, en Ituri. Cette intervention, orchestrée par l’ONG Afrique pour la lutte antimines (AFRILAM), souligne une fois de plus les défis sécuritaires auxquels fait face cette région en proie à l’activisme des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF).
Ces engins explosifs, enfouis dans le sol depuis plus d’un an à proximité d’un camp des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), représentaient une menace latente pour la population locale. Selon des sources sur place, c’est grâce à la vigilance des habitants que les FARDC ont pu solliciter l’intervention des experts en déminage, avec l’appui logistique de la MONUSCO.
Alain Kasongo, superviseur d’AFRILAM, a confirmé que l’opération s’est déroulée sans incident majeur, malgré les fortes détonations qui ont retenti dans le centre de Boga. « Nous saluons la collaboration de la population et des forces de sécurité dans cette opération délicate », a-t-il déclaré, tout en mettant en garde contre les dangers persistants dans la région.
Les rebelles ADF, actifs dans cette zone, ont souvent recours à des engins explosifs improvisés et des mines, faisant des civils les premières victimes de ces restes de guerre. « Les effets de la guerre ne sont pas une bonne chose : cela tue et rend infirme », a rappelé Alain Kasongo, exhortant les habitants à signaler toute découverte suspecte aux autorités compétentes.
Cette destruction massive de roquettes RPG-7 intervient dans un contexte sécuritaire tendu en Ituri, où les attaques rebelles et les engins non explosés continuent de semer la terreur parmi les populations civiles. Les acteurs humanitaires et les forces de sécurité multiplient les efforts pour sécuriser la région, mais le chemin vers une stabilité durable reste semé d’embûches.
La MONUSCO et les ONG locales comme AFRILAM jouent un rôle clé dans ces opérations de déminage, essentielle pour la protection des civils et la relance des activités économiques dans cette partie de la RDC. Cependant, la persistance des groupes armés et la dissémination d’engins explosifs exigent une vigilance accrue de tous les acteurs concernés.
Quelles mesures supplémentaires pourraient être mises en œuvre pour protéger les populations civiles de ces engins de mort ? La question reste ouverte alors que la région de l’Ituri continue de payer un lourd tribut à l’insécurité et aux conflits armés.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net