Une semaine après le retrait des rebelles du M23 du territoire de Walikale, la vie tente péniblement de reprendre son cours dans cette région meurtrie par les récentes violences. Selon des sources locales, près de 40% des déplacés ont pu regagner leurs foyers, mais le retour à la normale s’annonce encore long et semé d’embûches.
Le centre de Walikale montre timidement des signes de reprise économique avec la réouverture de quelques pharmacies, salons de coiffure et petits marchés locaux appelés « Limanga ». Cependant, comme le rapportent plusieurs témoins sur place, la situation reste précaire : la circulation monétaire est toujours paralysée et les réseaux de téléphonie mobile Vodacom et Airtel demeurent inaccessibles. Seul Orange parvient à fonctionner, mais avec d’importantes difficultés techniques.
Dans les rues de la cité, on observe des groupes de jeunes qui échangent leurs expériences traumatisantes vécues pendant les quinze jours d’occupation par les rebelles. Ces discussions spontanées semblent constituer une forme de thérapie collective pour une population encore sous le choc des événements récents.
Sur le plan administratif, la situation est tout aussi préoccupante. Bien que l’administrateur militaire et le chef de secteur Wanianga soient physiquement présents dans la zone, les services publics ne parviennent pas à redémarrer leurs activités. Les locaux administratifs, endommagés pendant l’occupation rebelle entre le 20 mars et le 2 avril, nécessitent des réparations urgentes avant toute reprise effective.
Cette situation pose la question cruciale de la reconstruction post-conflit dans cette région de la RDC. Comment assurer une transition efficace vers la normalité ? Quels mécanismes mettre en place pour faciliter le retour complet des déplacés et la relance des activités économiques et administratives ? Autant de défis qui attendent les autorités congolaises dans les prochains jours.
Les récents événements à Walikale rappellent avec acuité la fragilité de la sécurité dans certaines zones de la RDC, malgré les efforts des FARDC et des groupes d’autodéfense Wazalendo. Alors que le drapeau national flotte à nouveau sur la cité, symbolisant le retour de l’autorité de l’État, la population garde un œil attentif sur l’évolution de la situation, entre espoir de stabilité durable et crainte de nouveaux soubresauts violents.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
