La prison centrale de Kangbayi, située en ville de Beni dans la province du Nord-Kivu, a été le théâtre d’une importante opération de grâce présidentielle ce mardi 8 avril. Pas moins de 117 prisonniers ont recouvré leur liberté, parmi lesquels 74 militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Cette mesure de clémence, exécutée sous l’autorité du gouverneur militaire Somo Evariste, concerne exclusivement des individus déjà condamnés par des juridictions compétentes.
Les modalités de réinsertion diffèrent selon que les bénéficiaires soient militaires ou civils. Les premiers sont dirigés vers le camp d’instruction de Nyaleke où ils suivront un processus de recyclage et de moralisation avant leur réintégration dans leurs unités respectives. Quant aux civils, ils peuvent immédiatement regagner leurs foyers. Le général Somo Evariste a tenu à mettre en garde les libérés : « Ils sont libérés aujourd’hui, mais s’ils recommencent, ils retourneront en prison. Les militaires sont ramenés au centre d’instruction de Nyaleke pour leur identification et leur orientation vers les unités de provenance pour maintenir la discipline ».
Cette grâce présidentielle intervient dans un contexte où les questions de discipline au sein des FARDC et de surpopulation carcérale en RDC restent d’actualité. Les bénéficiaires n’ont pas caché leur satisfaction, saluant cette mesure de clémence à haute voix. Cependant, les autorités présentes, dont des représentants de l’administration pénitentiaire, ont rappelé aux libérés l’importance de respecter la loi et d’éviter tout comportement répréhensible à l’avenir.
Cette opération s’inscrit dans la politique de gestion des établissements pénitentiaires en RDC et de maintien de la discipline au sein des forces armées. Elle soulève plusieurs questions : cette mesure contribuera-t-elle à désengorger les prisons congolaises ? Permettra-t-elle une réelle réinsertion des anciens détenus ? Les observateurs suivront avec attention l’évolution de cette situation dans les prochains mois.
La grâce présidentielle reste un instrument juridique important en République Démocratique du Congo, souvent utilisé pour alléger la pression sur un système carcéral surpeuplé. Toutefois, son impact réel sur la récidive et la réinsertion sociale des bénéficiaires continue de faire débat parmi les experts en droit pénal et les acteurs de la société civile.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd