La province de l’Ituri, en République Démocratique du Congo, est une fois de plus plongée dans l’horreur. Une douzaine de civils, dont des femmes et des enfants, ont été sauvagement assassinés en l’espace de deux semaines lors d’attaques attribuées aux présumés rebelles des ADF dans le territoire d’Irumu. Ces massacres, perpétrés à domicile ou dans les champs, ont été exécutés à la machette ou à l’aide de fusils, selon des sources locales.
La situation sécuritaire dans le sud du territoire d’Irumu, reconnu comme l’épicentre des exactions des ADF, reste particulièrement alarmante. Les acteurs de la société civile locale ont enregistré au moins cinq incursions de ces hommes armés la semaine dernière. Les conséquences sont désastreuses : des vies humaines perdues, des maisons réduites en cendres, et une population terrorisée.
Parmi les localités les plus touchées figure le groupement de Bandavilemba, où huit civils ont été tués à la machette dimanche dernier. Les villages de Sokotano et Kandoyi ont également été le théâtre de violences similaires, provoquant un mouvement de panique parmi les habitants. Cette insécurité persistante empêche de nombreux agriculteurs, pour la plupart des retournés, d’accéder à leurs champs, aggravant ainsi la précarité alimentaire dans la région.
Face à cette escalade de violence, l’ONG Coalition associative pour la défense des droits humains (COARDHO) dénonce ce qu’elle qualifie de léthargie des opérations « Shujaa » contre les ADF. Malgré le renforcement, depuis presque un mois, des troupes ougandaises dans le cadre de la mutualisation des forces, les actions sur le terrain semblent insuffisantes. « Il y a la présence des Ougandais mais qui ne font rien actuellement », s’interroge John Kihimba, coordonnateur local de la COARDHO.
L’administrateur du territoire d’Irumu, le colonel Siro Simba, assure pourtant que les opérations « Shujaa » sont toujours en cours. Il évoque cependant le relèvement de certaines unités combattantes, redéployées ailleurs en attendant de nouvelles dispositions. Cette explication peine à rassurer une population livrée à elle-même, dans une région où la terreur est devenue monnaie courante.
Comment expliquer cette recrudescence de violence dans une zone censée être sous surveillance militaire ? Pourquoi les opérations conjointes ne parviennent-elles pas à endiguer ces attaques barbares ? Autant de questions qui restent sans réponse, alors que les civils continuent de payer le prix fort dans ce conflit sans fin.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net