Les activités socio-économiques ont été brutalement interrompues ce lundi 7 avril dans le village de Luofu, situé dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu. La raison ? De violents affrontements entre les rebelles du M23 et les miliciens Nyatura ont plongé la région dans un climat de terreur et d’instabilité.
Selon des témoins locaux, ces combats intenses ont semé la panique parmi les populations civiles déjà traumatisées par des mois de conflits récurrents. Les détonations d’armes lourdes et légères ont résonné dans les montagnes de Mukeverwa pendant plusieurs heures avant de se propager vers Kanune, plus à l’ouest en territoire de Walikale.
Cette nouvelle flambée de violence survient dans un contexte particulièrement sensible. Les habitants de Luofu venaient tout juste de revenir dans leurs foyers après trois mois d’exode forcé dans la brousse, fuyant les précédents affrontements entre le M23 et les FARDC. Leur retour précipité vers l’insécurité pose des questions cruciales sur la protection des civils dans cette région en proie aux conflits armés.
La situation géopolitique complexe du territoire de Lubero ajoute une dimension économique à ce conflit. Les rebelles du M23 occupent actuellement des zones aurifères stratégiques comme Musigha, ce qui explique en partie les alliances changeantes dans la région. Le leader du groupe FPP-AP aurait ainsi choisi de rallier les rebelles pour protéger ses intérêts miniers, illustrant les enjeux économiques sous-jacents à cette crise sécuritaire.
Ces événements récents soulignent l’urgence d’une solution durable pour stabiliser la région du Nord-Kivu, où les populations civiles paient le prix fort des rivalités entre groupes armés. Alors que les tensions persistent, quelles mesures concrètes seront prises pour protéger les civils et relancer les activités économiques essentielles à la survie des communautés locales ?
La situation à Lubero reflète les défis plus larges auxquels fait face la RDC en matière de sécurité et de gouvernance des ressources naturelles. Alors que les combats se poursuivent, les acteurs locaux et internationaux sont appelés à redoubler d’efforts pour trouver des solutions durables à cette crise qui mine le développement de toute la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
