L’intersyndicale des magistrats de la République Démocratique du Congo a interpellé les autorités ce lundi 7 avril sur les défis majeurs auxquels fait face l’appareil judiciaire congolais. En marge de l’assemblée générale ordinaire du Conseil supérieur de la magistrature tenue à Kinshasa, les représentants syndicaux ont pointé du doigt le problème récurrent d’indiscipline ainsi que l’urgente nécessité d’encadrer les jeunes magistrats nouvellement nommés.
Les travaux de cette session du CSM, ouverts sous les auspices du Président de la République, ont été l’occasion pour les magistrats syndiqués d’exprimer leurs attentes. Le secrétaire général de l’Intersyndicale, Henri Dianda, a qualifié le discours inaugural du chef de l’État de «très équilibré», soulignant particulièrement les passages relatifs à la moralité et à l’intégrité dans la magistrature.
«Le chef de l’État a insisté sur le principe fondamental d’avoir l’homme qu’il faut à la place qu’il faut», a déclaré M. Dianda aux médias présents. Une déclaration qui fait écho aux préoccupations de la profession concernant la nomination et l’affectation des magistrats dans le pays.
Parmi les avancées saluées par les représentants syndicaux figurent plusieurs mesures sociales obtenues après négociation avec le gouvernement. La mise en place d’une prime de brousse pour les magistrats en poste à l’intérieur du pays, l’instauration d’une assurance maladie et la prise en charge des funérailles des magistrats décédés ont été particulièrement appréciées.
La question de la rotation des magistrats a également été abordée par le Président de la République dans son allocution. «Les magistrats ne doivent pas rester indéfiniment dans un même poste», a rappelé Henri Dianda, soulignant l’importance de cette mesure pour préserver l’indépendance et l’impartialité de la justice.
Cependant, les défis restent nombreux pour la magistrature congolaise. L’intersyndicale a particulièrement insisté sur deux points cruciaux : la résolution du problème d’indiscipline qui mine l’institution judiciaire et l’encadrement adéquat des 5 000 nouveaux magistrats récemment nommés. La question de leur formation initiale et continue apparaît comme une priorité absolue pour garantir la qualité des décisions de justice.
Les assises en cours du Conseil supérieur de la magistrature devraient donc se pencher sur ces questions épineuses. Les magistrats syndiqués espèrent des résolutions concrètes qui permettront de renforcer l’indépendance, l’efficacité et la crédibilité de l’appareil judiciaire en RDC. Dans un contexte où la justice congolaise fait face à de nombreux défis, ces travaux revêtent une importance capitale pour l’avenir de l’État de droit dans le pays.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net