La province du Sud-Kivu est en proie à une vague d’insécurité sans précédent qui cible spécifiquement les institutions religieuses catholiques. En moins de deux semaines, pas moins de quatre paroisses et couvents ont été attaqués par des hommes armés, semant la terreur parmi les fidèles et les religieux. Les territoires de Kabare et Ciriri sont particulièrement touchés, avec des attaques recensées à Nyantende, Murhesa, Mumosho et une tentative avortée contre le couvent des prêtres de Ciriri.
Ces attaques, qui semblent suivre un modus operandi bien rodé, ont provoqué l’indignation des acteurs de la société civile. “Après l’attaque du couvent de Nyantende et Murhesa dans le territoire de Kabare, ces ennemis de la paix continuent à peaufiner des stratégies pour attaquer l’église catholique”, s’insurge le mouvement citoyen Sentinelle du Peuple. La rapidité et la répétition de ces assauts – quatre en quinze jours – interpellent sur la capacité des autorités à protéger ces lieux de culte.
Les conséquences matérielles de ces intrusions sont lourdes. À Nyantende, les prêtres ont été ligotés tandis que des biens de valeur étaient emportés. Un scénario similaire s’est reproduit à Murhesa, où les assaillants ont fait main basse sur les objets précieux. Seule la vigilance de la population a permis d’éviter le pire à Ciriri, où une attaque prévue dans la soirée du 3 avril 2025 a été déjouée in extremis.
Face à cette situation alarmante, la société civile monte au créneau. Hypocrate Marume, du mouvement citoyen La Sentinelle, lance un appel pressant : “Nous demandons aux nouvelles autorités en province de renforcer la sécurité des Couvents des Prêtres sur l’étendue de la province étant donné qu’ils sont actuellement les cibles”. Cet appel intervient alors que la province du Sud-Kivu connaît une recrudescence des cas d’insécurité ces derniers jours.
Les autorités provinciales affirment pourtant prendre des mesures. Lors d’un récent conseil provincial de sécurité présidé par le gouverneur de l’AFC Manu Birato, il a été révélé que 47 armes avaient été récupérées et 19 malfaiteurs neutralisés. Des mesures sécuritaires supplémentaires auraient été mises en place. Mais ces annonces suffiront-elles à rassurer une population traumatisée par ces attaques répétées contre des lieux sacrés ?
Cette série d’agressions contre des institutions catholiques dans le Sud-Kivu pose plusieurs questions cruciales. Qui sont ces assaillants et quels sont leurs véritables motifs ? Pourquoi s’en prennent-ils spécifiquement à l’Église catholique ? Les réponses à ces interrogations pourraient éclairer sur la nature réelle de cette menace qui plane sur la région. En attendant, la peur s’est installée dans les communautés religieuses, obligées de vivre dans l’angoisse permanente d’une prochaine attaque.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd