La situation sécuritaire à Walikale-centre, dans la province du Nord-Kivu, demeure précaire malgré le retrait des rebelles de l’AFC/M23. Les wazalendo, miliciens locaux, ont été les premiers à investir la cité mercredi, précédant l’arrivée des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ce jeudi. Selon des sources locales, des coups de feu ont retenti dans plusieurs quartiers, attribués aux wazalendo, accusés de pillages et d’exactions contre la population civile.
Les tensions entre factions des wazalendo ont dégénéré en affrontements violents. Un groupe s’opposant aux pillages aurait engagé un combat contre une faction prédatrice, entraînant des blessés par balles. Au moins cinq miliciens ont été blessés, dont deux grièvement, et ont été admis à l’hôpital général de référence de Walikale-centre. « Hier soir, deux factions des wazalendo se sont affrontées. Il y a un groupe qui voulait piller les biens des habitants et un autre qui s’est opposé à cela », a rapporté une source locale sous couvert d’anonymat.
La violence a atteint son paroxysme ce jeudi avec l’assassinat d’un commerçant local. Ce vendeur de téléphones a été criblé de balles dans la tête par des wazalendo après une altercation dans sa boutique. Cet acte barbare a plongé la cité dans une psychose collective, alors que des déplacés envisageaient un retour progressif. Les FARDC, quant à elles, poursuivent leur redéploiement dans la zone pour rétablir l’ordre.
Le retrait des rebelles de l’AFC/M23, annoncé le 22 mars dernier, devait marquer une avancée dans le processus de paix. Cependant, le vide sécuritaire laissé par leur départ a été rapidement comblé par les milices locales, plongeant Walikale-centre dans un nouveau cycle de violence. Les autorités locales et les organisations de la société civile appellent à une intervention urgente pour protéger les civils et restaurer la stabilité dans cette région déjà meurtrie par des années de conflits.
Comment une telle situation a-t-elle pu se produire après le retrait des rebelles ? La réponse réside peut-être dans l’absence de coordination entre les différentes forces en présence. Les wazalendo, souvent perçus comme des défenseurs locaux, semblent avoir été divisés par des intérêts divergents, certains profitant du chaos pour s’enrichir au détriment de la population. Les FARDC, bien que présentes, peinent à imposer leur autorité sur l’ensemble du territoire.
Cette escalade de violence met en lumière les défis persistants de la sécurité en RDC, particulièrement dans les zones reculées comme Walikale-centre. Alors que les négociations de paix se poursuivent à l’échelle nationale, les habitants de cette cité continuent de vivre dans la peur, pris en étau entre les milices locales et les forces gouvernementales. La communauté internationale suivra de près l’évolution de la situation, espérant une résolution durable pour cette région stratégique du Nord-Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
