La situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) demeure préoccupante, attirant l’attention croissante de la communauté internationale. Les combats entre les Forces Armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par des troupes rwandaises, continuent de faire des victimes et de déplacer des milliers de civils. Dans ce contexte tendu, les États-Unis ont décidé d’intensifier leur engagement diplomatique avec la nomination de Massad Boulos au poste de conseiller principal pour l’Afrique.
Selon un communiqué officiel du département d’État américain publié ce mardi 1er avril 2025, M. Boulos, également conseiller principal du président pour les affaires arabes et moyen-orientales, effectuera une tournée régionale accompagné de la sous-secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Corina Sanders. Leur mission débutera le 3 avril prochain et les conduira successivement en RDC, au Rwanda, au Kenya et en Ouganda.
« Au cours de ce voyage, le conseiller principal Boulos et son équipe rencontreront des chefs d’État et des chefs d’entreprise pour faire progresser les efforts en faveur d’une paix durable dans l’est de la République démocratique du Congo et pour promouvoir les investissements du secteur privé américain dans la région », précise le communiqué. Cette initiative américaine s’inscrit dans un mouvement diplomatique plus large visant à résoudre la crise persistante dans cette région stratégique de l’Afrique centrale.
Parallèlement, au niveau continental, les efforts de médiation se multiplient. Le récent sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a adopté une feuille de route détaillée pour résoudre le conflit dans l’Est de la RDC. Ce document, issu de la réunion ministérielle conjointe SADC-EAC tenue le 17 mars à Harare, prévoit des mesures à court, moyen et long terme pour stabiliser la région.
Dans le même temps, le processus de paix fusionné (Luanda et Nairobi) connaît un remaniement significatif. Le nombre de facilitateurs passe de trois à cinq membres, avec notamment l’arrivée de nouvelles personnalités féminines, répondant ainsi à une demande expresse des autorités congolaises. La nouvelle équipe, composée d’Uhuru Kenyatta (Kenya), Sahle-Work Zewde (Éthiopie), Catherine Samba-Panza (République centrafricaine), Olusegun Obasanjo (Nigeria) et Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud), aura pour mission de coordonner les efforts diplomatiques et sécuritaires en vue d’un cessez-le-feu durable.
Ces développements diplomatiques interviennent alors que la situation sur le terrain reste extrêmement volatile. La communauté internationale semble prendre conscience de l’urgence d’une solution durable pour mettre fin à ce conflit qui déstabilise toute la région des Grands Lacs depuis des décennies. Mais entre les déclarations d’intention et les actions concrètes, le chemin paraît encore long avant de voir émerger une paix véritable dans l’Est congolais.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
