Dans une région déjà meurtrie par des années de conflits, le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, est une nouvelle fois le théâtre de violences inqualifiables. Dimanche 29 mars, des acteurs communautaires ont signalé l’exécution atroce d’un notable de l’agglomération Nyabyara, dans le village Kahira, groupement Bashali Mukoto. Les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, sont pointés du doigt dans cette affaire qui rappelle les sombres heures des conflits armés dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Selon des sources locales, les événements ont débuté samedi lorsque les rebelles ont attaqué une ancienne base des combattants de l’Alliance des nationalistes congolais pour la défense des droits humains (ANCDH), dirigée par Jean-Marie Bonane. Au cours des affrontements, Baeni Safari, un notable respecté dans la région, aurait été tué par balle. Les circonstances de sa mort soulèvent de nombreuses questions sur les méthodes employées par les groupes armés actifs dans la région.
Les acteurs communautaires affirment que les rebelles suspectaient ce notable de collaborer avec les combattants de Jean-Marie Bonane, une accusation qui aurait directement conduit à son assassinat. Cette pratique, malheureusement récurrente dans la région, consiste à éliminer toute personne soupçonnée de soutenir l’armée congolaise ou des groupes armés locaux. La société civile dénonce régulièrement ces violences ciblées qui plongent les populations dans un climat de terreur permanent.
Le territoire de Masisi, riche en ressources naturelles, est depuis des années le théâtre de tensions et de conflits armés opposant divers groupes. Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon plusieurs rapports internationaux, y mènent des opérations militaires qui affectent directement les civils. Les accusations de collaboration, souvent utilisées comme prétexte pour justifier des exactions, créent un climat de méfiance au sein des communautés locales.
Comment expliquer la persistance de telles violences dans une région où la présence des forces de l’ordre et des missions de paix est pourtant significative ? Les observateurs pointent du doigt l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces crimes, ainsi que les intérêts économiques et politiques qui sous-tendent ces conflits. La situation dans le Nord-Kivu, et particulièrement à Masisi, reste donc préoccupante, avec des conséquences humanitaires désastreuses pour les populations civiles.
Les dernières nouvelles en provenance de la RDC confirment une fois de plus la nécessité d’une réponse coordonnée et ferme de la part des autorités congolaises et de la communauté internationale. Alors que les actualités politiques en RDC se concentrent souvent sur Kinshasa, il est crucial de ne pas oublier les crises qui secouent l’est du pays, où des milliers de civils continuent de payer le prix fort des conflits armés.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net