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RDC : L’offensive du M23 paralyse le retrait de la MONUSCO, Bintou Keita sonne l’alarme au Conseil de Sécurité

La situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) connaît une dégradation alarmante, compromettant sérieusement le plan de désengagement progressif de la MONUSCO. Cette réalité a été exposée par Bintou Keita, cheffe de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC, lors d’une récente présentation au Conseil de Sécurité de l’ONU. Les offensives répétées du groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, ont créé un climat d’instabilité qui freine considérablement les efforts de transition.

Selon les déclarations faites à New York le 27 mars dernier, la feuille de route provinciale du gouvernement du Sud-Kivu pour la transition a dû être suspendue suite à la prise de Bukavu par l’AFC/M23. Cette évolution imprévue a bouleversé les hypothèses de planification établies par le Groupe de travail conjoint, composé du Gouvernement congolais, de la MONUSCO et de l’équipe de pays des Nations Unies. Comment dans ces conditions maintenir le calendrier initial de retrait de la Mission onusienne ?

La cheffe de la MONUSCO a néanmoins réaffirmé la détermination de l’organisation à poursuivre les discussions de désengagement avec les autorités congolaises. Elle a profité de cette tribune pour appeler à la cessation immédiate des hostilités et à l’application stricte de la résolution 2773 du Conseil de Sécurité. « Nous devons orienter tous nos efforts vers un cessez-le-feu inconditionnel », a-t-elle insisté, soulignant l’urgence de protéger les populations civiles et de préserver l’intégrité territoriale du pays.

Ce contexte sécuritaire volatile intervient alors qu’un accord historique avait été signé en novembre 2023 à Kinshasa entre Christophe Lutundula, alors Vice-Premier ministre et ministre des Affaires Étrangères, et Bintou Keita. Cet accord prévoyait un retrait « accéléré, progressif, ordonné et responsable » de la MONUSCO, avec un chronogramme précis. Le Conseil de Sécurité avait ensuite entériné ce plan en décembre 2023, prolongeant le mandat de la Mission jusqu’au 20 décembre 2024 tout en initiant son retrait progressif.

Conformément à ce calendrier, la MONUSCO avait déjà commencé à transférer certaines de ses bases au Sud-Kivu, comme celle de Kamanyola, à la Police nationale congolaise. Mais les récents développements militaires remettent en question la faisabilité de ce processus dans les délais prévus. La Mission se trouve ainsi face à un dilemme complexe : comment concilier son désengagement programmé avec l’impératif de stabilité dans une région en proie à la violence ?

Cette situation illustre les défis persistants de la stabilisation en RDC, où les enjeux sécuritaires locaux s’entremêlent avec des dynamiques géopolitiques régionales. Alors que la communauté internationale appelle à une solution pacifique, les populations de l’Est du Congo continuent de payer le prix fort de ces tensions. La MONUSCO, malgré sa volonté de transition, se voit contrainte de maintenir sa présence dans une région où la sécurité reste précaire. Un paradoxe qui soulève des questions fondamentales sur l’efficacité des mécanismes de paix internationaux face aux réalités complexes du terrain congolais.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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