La ville de Bukavu, au Sud-Kivu, traverse une période de violences inquiétante. En l’espace de 48 heures, trois nouvelles victimes ont été enregistrées dans des circonstances macabres, alimentant un climat de peur et de colère parmi la population. Comment une ville historiquement marquée par les tensions peut-elle retrouver la stabilité ? Dans la nuit de samedi à dimanche, un jeune garçon a été abattu par balle dans le quartier Nyamugo (Kadutu). Les habitants, révoltés, ont manifesté avec le corps jusqu’à ce que des tirs de sommation des forces de sécurité dispersent la foule. « C’est la troisième exécution nocturne dans ce secteur depuis début mars », dénonce une responsable locale sous couvert d’anonymat. À quelques kilomètres de là, sur l’avenue Ruzizi (Ibanda), un présumé voleur a été lynché puis brûlé en public. Scène similaire la veille au quartier Nkafu, où la population a fait justice elle-même après un vol. Ces drames s’ajoutent aux dix corps découverts entre le 12 et 13 mars selon un rapport de l’OCHA, révélant l’ampleur d’une crise sécuritaire qui dépasse les simples faits divers. En arrière-plan, la présence de groupes armés et la défiance envers les institutions créent un terreau explosif. « Les gens ne croient plus en la justice formelle », explique un sociologue contacté par notre rédaction. Les autorités provinciales promettent un renforcement des patrouilles, mais les habitants restent sceptiques face à ces annonces répétées.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net