Le Tribunal de Grande Instance d’Isiro, siégeant en chambre foraine, a rendu son verdict dans une affaire hautement sensible impliquant douze prévenus accusés d’avoir participé à des violences liées à un conflit de limites administratives entre les localités de Sambia (Dungu) et Akuwa (Faradje). Ces troubles, survenus début janvier 2025, ont entraîné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables, plongeant la région dans un climat de tension et d’instabilité. Au cours de ces audiences publiques tenues sous un hangar en chantier près du Centre Hospitalier Mayogo à Isiro, le Ministère Public a requis des peines allant de six mois de servitude pénale à la peine capitale, en passant par la perpétuité. Les chefs d’accusation incluent notamment la tentative de meurtre, l’incendie volontaire, les coups et blessures volontaires, l’homicide volontaire, la mutilation de cadavres, l’association de malfaiteurs et la destruction de monuments publics. La défense, quant à elle, a plaidé pour un acquittement pur et simple, arguant de l’absence de preuves matérielles et de l’inexistence des faits tels que présentés par l’accusation. Les avocats ont qualifié ce procès de « pédagogique », espérant que le tribunal rendra une décision juste, capable à la fois de punir les coupables et d’éduquer la société contre les actes de vandalisme. Le gouvernement provincial du Haut-Uele, sous la direction de l’Honorable Jean Bakomito, avait condamné fermement ces violences et dépêché une mission pour réconcilier les parties en conflit. Ce procès, au-delà de son aspect judiciaire, revêt une dimension symbolique forte dans une région marquée par des tensions récurrentes. La décision du tribunal, attendue dans les délais légaux, sera scrutée à la fois pour son impact immédiat sur les prévenus et pour son message à l’ensemble de la société congolaise, en quête de justice et de stabilité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
