Une proposition controversée pourrait prochainement bouleverser les relations entre les États-Unis et plusieurs nations, notamment la République Démocratique du Congo (RDC). En effet, sous l’administration Trump, un projet de restriction de voyages est en préparation. Selon des informations relayées par le New York Times, cette initiative ambitionne de classer des pays en diverses catégories (Rouge, Orange, Jaune) en fonction de leur conformité aux critères de sécurité et coopération internationale.
Dans ce contexte, la RDC pourrait se trouver en difficulté. Confrontée à des conflits internes dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et à des pressions géopolitiques régionales, notamment liées au groupe armé M23, le pays pourrait figurer sur la “liste jaune”. Cela signifierait des restrictions conditionnelles pour ses ressortissants souhaitant se rendre aux États-Unis. Bien que cette classification ne soit pas encore finalisée, l’inclusion éventuelle de la RDC fait déjà naître des inquiétudes parmi les Congolais, à la fois au pays et dans la diaspora.
Les conséquences potentielles de cette mesure sont lourdes : outre son impact sur les relations diplomatiques entre les deux États, elle pourrait entraver les déplacements pour raisons familiales, académiques ou professionnelles. La diaspora congolaise basée aux États-Unis, bien que relativement petite, joue un rôle crucial dans le soutien économique et moral des familles restées en RDC, notamment via les transferts de fonds.
Ce projet de “travel ban” marque une radicalisation des politiques migratoires mises en œuvre par Donald Trump, connu pour ses approches restrictives. Déjà en 2017, sa décision d’interdire l’accès au territoire américain à plusieurs pays à majorité musulmane avait suscité une vive opposition internationale. Aujourd’hui, l’ajout potentiel de la RDC et d’autres nations à une liste élargie pourrait affecter jusqu’à 43 pays.
À Kinshasa, le gouvernement reste silencieux pour l’instant, tandis que la société civile ne cache pas son inquiétude. Des appels à la mobilisation contre cette mesure commencent à émerger. Un activiste congolais a indiqué : “Nous ne pouvons pas laisser la RDC être réduite à ses conflits internes. Ce serait une stigmatisation injuste.” D’un autre côté, des lobbyistes et des observateurs suggèrent que des considérations diplomatiques, notamment concernant les relations avec le Rwanda, pourraient influencer la décision finale des États-Unis.
En attendant une éventuelle confirmation officielle de la Maison Blanche ou du Département d’État américain, les débats restent vifs. Si cette mesure venait à être adoptée, elle ajouterait un énième obstacle pour un pays déjà aux prises avec des défis sécuritaires et humanitaires colossaux. Les mois à venir seront cruciaux pour déterminer si la RDC pourra éviter cette sanction, qui risquerait de renforcer son isolement à l’international.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: linterview.cd