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L’Angola annonce des négociations directes entre Kinshasa et le M23 : vers une paix possible ?

Dans une tournure de situation majeure dans le conflit meurtrier qui sévit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, par l’intermédiaire de son président João Lourenço, a annoncé l’organisation imminente de négociations directes entre le gouvernement congolais et le mouvement armé M23. Une initiative qui pourrait bouleverser la stratégie défensive de Kinshasa et marquer une éventuelle étape vers la paix. Ce développement fait suite à une série de pourparlers régionaux infructueux et à un contexte de crise humanitaire sans précédent, avec des millions de déplacés internes.

Depuis son accession au pouvoir, le président Félix Tshisekedi a fait de l’opposition au M23 un axe central de sa stratégie sécuritaire, privilégiant une réponse militaire et un soutien régional, notamment via la MONUSCO et la SADC. Cependant, l’Angola pourrait entraîner Kinshasa dans un dialogue qu’il a longtemps refusé catégoriquement. Ce groupe rebelle, dénoncé par Kinshasa comme une création du Rwanda, a maintenu une pression militaire sur le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, renforçant une situation déjà chaotique sur le plan humanitaire. Des accusations corroborées par les rapports de l’ONU pointent la collaboration des forces rwandaises et du M23.

La déclaration angolaise, issue d’une rencontre avec le président Tshisekedi, revêt une signification particulière. Elle signale une volonté d’inclure le M23 directement dans le processus de dialogue, un risque calculé face à l’impasse des négociations actuelles. Cette proposition pourrait indiquer une reconnaissance tacite qu’une paix durable dans l’Est de la RDC ne serait atteignable qu’avec la participation du M23. Mais elle place aussi le président Tshisekedi devant un dilemme politique : accepter ce dialogue pourrait fragiliser sa position interne, alors que les populations locales, épuisées par les conflits, attendent de réelles avancées.

La réaction prudente de Kinshasa souligne la sensibilité du moment. Tina Salama, porte-parole présidentielle, a indiqué « prendre acte » des démarches angolaises tout en laissant en suspens l’adhésion aux négociations directes. Cette ambiguïté reflète l’embarras d’une situation aux enjeux complexes. Entre risques d’enlisement militaire et pressions internationales accrues, le temps presse pour une stratégie de sortie de crise.

L’Angola s’impose ainsi comme un médiateur de premier plan, ayant appris des échecs récents tels que l’accord de cessez-le-feu de 2024. Cette tentative pourrait néanmoins exposer les fragilités des engagements régionaux et tester les limites de la coopération avec la communauté internationale. Les prochains jours, notamment en prélude au sommet de la Communauté des États d’Afrique de l’Est, s’annoncent cruciaux.

Dans ce contexte tendu, la population congolaise, qui subit quotidiennement les violences et les déplacements forcés, espère entrevoir une lueur d’espoir. Mais cet espoir sera-t-il suffisant face à l’ardente réalité politique et militaire de l’est congolais ?

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: linterview.cd

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