Malgré des annonces de cessez-le-feu entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et le M23, soutenu par le Rwanda, la crise humanitaire dans l’Est de la RDC reste préoccupante. Cette situation critique a été mise en lumière par Bintou Keita, Cheffe de la MONUSCO, lors d’un briefing au Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation sécuritaire.
Les besoins humanitaires continuent d’exploser dans un contexte déjà marqué par des crises multiples, allant des conflits armés aux catastrophes naturelles et épidémies. À titre d’illustration, le Plan de Réponse Humanitaire 2025, lancé récemment à Kinshasa, affiche un déficit criant de financement, n’étant couvert qu’à hauteur de 8,2%, selon les propos de Mme Keita. De ce fait, les humanitaires se voient contraints d’opérer des choix draconiens pour répondre à l’urgence. Pourtant, 2,54 milliards de dollars sont nécessaires pour couvrir les besoins vitaux de 11 millions de personnes, principalement des déplacés internes qui fuient les affrontements incessants.
La fermeture prolongée des aéroports de Goma et Kavumu accentue les difficultés, entravant l’acheminement de l’aide humanitaire dans des zones critiques. De plus, la paralysie du secteur bancaire dans les régions sous contrôle du M23 complique davantage la vie des communautés locales déjà impactées par l’insécurité et la misère. Le tableau est encore assombri par les violences en Ituri et les affrontements entre les groupes armés et les forces ougandaises (UPDF), augmentant les besoins humanitaires dans cette province.
« Nous sommes confrontés à une polycrise d’une ampleur sans précédent », a déclaré Bruno Lemarquis, numéro 2 de la MONUSCO. Cette polycrise repose sur trois piliers déstabilisateurs : la spirale de violence déchirant l’Ituri au Tanganyika, la prise de contrôle de zones clés du Nord-Kivu et Sud-Kivu par le M23, et une crise de financement international causée par la réduction des aides américaines via l’USAID.
Face à ce tableau alarmant, les acteurs étatiques et internationaux tentent de maintenir un engagement face à une situation désespérée. Cependant, l’urgence appelle à une mobilisation massive afin d’éviter la catastrophe humanitaire qui se dessine dans ces régions.
La communauté internationale est-elle prête à répondre à cet appel? Ou assiste-t-on à une nouvelle démonstration de l’impasse des résolutions globales face aux crises locales? La question reste en suspens, mais les millions d’innocents pris au piège de ces tourments espèrent des solutions concrètes et rapides.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
